Liberté, égalité, laïcité, charia et burqa…

juin 18, 2009 on 4:27 | In Best of, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Qui ne se souvient de cette publicité audacieuse pour son époque, où, sur de grands panneaux publicitaires, un mannequin promettait pour la semaine suivante « d’enlever le bas »? Nombreuses furent les voix qui s’élevèrent pour réclamer l’interdiction de ces publicités trop dévêtues, suivant en cela les lois qui interdisent de se promener insuffisamment couvert ou couverte.

Voilà maintenant que nos élus se saisissent de la question de savoir s’il est aussi possible d’interdire de se couvrir trop. Spécifiquement, si le port de la burqa et du niqab, ces grandes tenues qui couvrent les femmes musulmanes de la tête aux pieds est bien compatible avec notre République libre, égalitaire et fraternelle. Et, j’ajouterais, laïque.

Cela rappelle, bien sûr, a fameuse loi sur l’interdiction du port de « signes visibles » à l’école, qui interdisent, en droit sinon en fait les kippas, les turbans sikhs, et surtout les voiles islamiques. La logique est d’ailleurs la même, puisque la burqa serait, aux dires de certains, un signe visible de soumission et d’asservissement féminins.

Il est possible qu’effectivement, ce soit le cas. Et après? Une femme n’a-t-elle pas le choix de s’asservir? Que devient, dans ces conditions, la liberté inscrite aux frontons de nos bâtiments publics. Il y a d’ailleurs de plus en plus d’entorses à cette liberté au nom du bien public, comme l’interdiction de rouer en voiture sans ceinture de sécurité, ou l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Mais là, il s’agit d’interdire des actes volontaires indicatifs de valeurs qui ne sont pas « les nôtres », au sens de la majorité arithmétique. Est-ce ce que nous voulons? Et une femme juive orthodoxe, contrainte de porter perruque, et dont les droits pas égaux à ceux des hommes d’après la Torah?

Ah oui, j’oubliais, ce n’est pas la même chose. Bien sûr. Tout le monde aura compris, et il n’est pas nécessaire d’en dire plus pour enfoncer un clou qui fait mal.

L’autre point essentiel, est que le vêtement n’est que la partie visible du problème. Ce que la loi doit réprimer, c’est l’obligation faite à des femmes de se soumettre contre leur gré. Mais là, toutes les lois requises existent. C’est plutôt le courage qui manquerait le cas échéant pour dénoncer des abus en droit français que leurs auteurs croient légitimés en droit coranique. Et ce n’est pas une nième commission Théodule d’élus à la recherche d’un thème médiatiquement porteur qui a jamais donné du courage à qui que ce soit…

A titre d’exemple des monstruosités auxquelles ceci peut conduire, il faut noter que la Grande-Bretagne, notre voisin, le pays de la Magna Charta et de l’habeas corpus, reconnait certains actes effectués suivant la charia. Notamment les divorces. Là encore, un commentaire est-il nécessaire pour renforcer la consternation que cela soulève?

Mais, en conclusion, JusMurmurandi voudrait rappeler une chose. Que les Arabes sont des sémites comme les Juifs, et que le terme « antisémite » s’applique donc aux deux communautés sans distinction.

Sans distinction, tiens, voilà bien un terme qui reflète égalité et laïcité…

Un commentaire

  1. Cher Jus : vous chatouillez la (les ? :) ) forme ..

    Mais il faut aborder le fond, au demeurant l’enva-
    hissement permis par nos politiques et apprécié du
    capital sans scrupule, n’est-ce pas ?

    Commentaire by jerome — 18 juin 2009 #

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