L’AF 447 a disparu…

juin 20, 2009 on 10:59 | In Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | 2 Comments

Il aura fallu trois semaines pour que l’on ne parle plus dans la presse du vol Air France 447 qui a disparu entre le Brésil et la France.

Trois semaines pour que l’on entende les plus folles idées quant aux raisons qui ont pu faire disparaître un avion qui pèse plus de 230 tonnes au décollage sans que l’on dise quoi que ce soit sur les causes, tout en nous disant qu’on nous en dirait plus dans quelques semaines….

D’abord la tempête, la foudre, puis des sondes qui gèlent et qui ne permettraient plus aux pilotes de connaître leur vitesse.

Car on sait certaines choses maintenant.

On sait, pour avoir vu nous mêmes les photos, que l’accident a eu lieu de manière très soudaine parce que l’on n’a pas trouvé de personnels navigants commerciaux attachés sur la banquette qui a été repêchée. Signe que l’équipage était en train de circuler dans l’avion quelque part. Or lorsque les conditions climatiques se dégradent, le commandant donne d’abord l’ordre aux passagers puis à l’équipage de s’attacher (dans ce dernier cas uniquement si les secousses attendues sont vraiment violentes car ils sont entraînés à subir de petites secousses). Donc s’il n’était pas attaché, la tempête si tempête il y avait, ce que contredit Météo France,  ne devait pas être tellement extraordinaire.

On sait, d’après ce qui nous a été dit, en particulier rapporté par le journal brésilien O Globo, que les passagers sont tombés de haut, raison pour laquelle certains étaient dévêtus, du fait de la longue chute et de la dépressurisation, mais aussi qu’ils avaient un nombre limité de fractures, ce qui n’est pas le cas lorsque l’avion percute la mer comme lors de l’accident d’Egyptair au large de New York.

On sait aussi, et il faut toujours le rappeler, que 600 appareils du modèle A330 d’Airbus ont été livrés et volent, et que c’est le premier accident de cet avion lors d’un vol commercial. Remarquable au bout de 15 ans de carrière et 13 millions d’heures de vol.

Ce qui nous amène au contexte économique.

L’accident a eu lieu juste avant le salon aéronautique du Bourget qui se déroule uniquement tous les deux ans, et dans une période où les deux constructeurs principaux d’avions civils chassent désespérément les commandes. Ces dernières se comptent sur les doigts de la main depuis le début de l’année, là où Airbus ou Boeing en comptait plusieurs centaines à la même époque l’année dernière.

Bref, il serait justifiable au moins politiquement et économiquement de mettre le couvercle sur les recherches afin que les visiteurs du salon susceptibles de passer des commandes aient les idées ailleurs que sur la dernière dépêche relative à la catastrophe.

Et cela semble d’ailleurs avoir marché.

Alors que le millésime était annoncé comme catastrophique, Airbus a tout de même engrangé plus de douze milliards d’Euro de commandes, y compris pour des A 330 vendus à la compagnie Turkish Airlines.

Si la France a dépêché un sous marin pour faire des recherches, ce serait, selon une hypothèse de JusMurmurandi, aussi parce que les militaires sont soumis au secret défense. Et si l’on trouve les boîtes noires par ce biais, on peut beaucoup mieux contrôler l’annonce.

Bref, il pourrait y avoir du nouveau la semaine prochaine, dernière semaine théorique d’émission de signaux par les balises des enregistreurs, et le Bourget ayant fermé ses portes.

On pourrait alors peut être comprendre s’il s’agit d’une erreur (volontaire ou involontaire) de pilotage, par exemple en apprenant qui était aux commandes des trois navigants techniques, s’il s’agit d’une erreur de maintenance ayant conduit à la catastrophe (perte d’un pare brise par exemple) ou encore d’une bombe même si les corps retrouvés ne comportent pas de trace de brûlures suivant ce qui nous a été communiqué, ou en fait quel a été l’enchaînement d’évènements qui ont abouti à ce drame.

Entre temps, on a bien entendu quelques paroles bredouillées par Air France, illustration une fois de plus que, depuis le départ de Christian Blanc, on n’est plus un client, mais un simple usager, comme à l’EDF ou la poste. Car aujourd’hui même à la SNCF on s’excuse.

Pour le reste, c’est toujours le silence radio…

2 commentaires

  1. Juste une petite info a prendre avec des pincettes, apparemment à l’heure du crash, en tout cas quand l’avion a envoyé son cafouillage d’information technique, le personnel navigant était sensé ‘dormir’, le service était terminé… donc normal que les sièges soit vides.

    … pour ce qui est d’avoir plus d’information, comme vous, je pense qu’il faut attendre la fin de la vague ‘salon du Bourget’… pour que les medias en reparlent … no comment.

    Commentaire by ju — 22 juin 2009 #

  2. Vous avez en partie raison.
    Car si sur tous les vols longs courriers de nuit comme celui ci l’équipage tant technique que commercial se repose, c’est à tour de rôle, jamais tout le monde en même temps.
    Cela signifie par conséquent que le fait de trouver une seule banquette vide ne présume en rien de ce qu’il en était pour ceux qui justement étaient de garde.
    Il faudrait que l’on trouve toutes les banquettes pour en avoir le coeur net.
    Votre remarque est donc tout à fait justifiée. Merci.
    A suivre, ce que nous faisons avec la plus grande attention.

    Commentaire by JM — 22 juin 2009 #

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