Les premiers seront les derniers

juin 25, 2009 on 7:09 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 Comments

La crise mondiale nous vient des États-Unis. Les plus fortes chutes du marché immobilier sont aux mêmes États-Unis: -38% en moyenne!. Les plus gros impayés sur crédits à la consommation sont aux États-Unis. Il procède de tout ceci que les plus fortes pertes bancaires sont aussi aux États-Unis. Ainsi que les plus fortes recapitalisations d’État.

D’où la surprise (le mot est faible) de JusMurmurandi à la lecture du classement des banques mondiales les plus solides établies par la très sérieuse revue britannique The Banker. Banque la plus solide au monde: JP Morgan, suivie de Bank of America; Citigroup complète le trio américain parmi les quatre banques les plus solides au monde.

Ironie particulière: c’est au moment même où Citigroup apparaît à cette flatteuse quatrième place mondiale (même si, en des temps plus fastes, sa place a été plus prestigieuse encore) que son action est purement et simplement retiré de l’indice boursier Dow Jones des 30 grandes valeurs américaines les plus représentatives. Retirée pour cause de problèmes massifs entraînant une restructuration tout aussi massive.

Autre ironie, deux des trois « champions » américains ont échoué au fameux « stress test » mené par la Réserve Fédérale américaine pour vérifier par simulation la solidité des banques en cas d’aggravation de la crise économique. Et les autorités ont enjoint à ces deux banques (Bank of America et Citigroup) d’augmenter au plus vite leurs capital de plusieurs dizaines de milliards de dollars chacune.

Comment peut-on mettre au sommet de la pyramide bancaire mondiale des banques qui auraient fait faillite sans l’intervention massive de l’État américain? Tout simplement parce que c’est aux États-Unis que l’attitude de tous a été la plus radicale pour appréhender les conséquences de la crise bancaire et les traiter en profondeur.

Alors qu’en Europe continentale les banques et les États ont conspiré pour ne traiter le problème qu’a minima, prenant ainsi le risque d’une asthénie durable à la japonaise, avec des actifs douteux dans les comptes qui empêchent une activité de crédit saine et vigoureuse.

Évidemment, traiter le problème à fond eût exigé plus de pertes affichées, plus de capitaux d’État, donc plus de déficits, ce devant quoi n’ont pas reculé les Américains. Cela eût exigé aussi de virer les dirigeants responsables de ces désastres et de mettre les autres sous tutelle, un chagrin jugé excessif en Europe.

Il est à noter d’ailleurs que les banques américaines qui le peuvent s’empressent de rembourser les avances du Trésor afin de pouvoir s’émanciper d’un joug qui interdit les ultra-bonus et autres avantages largement tenus pour responsables des excès et dérives qui ont causé la crise actuelle.

Alors, en fonction de ce qui précède, JusMurmurandi pose deux questions

- à votre avis, la reprise sera-t-elle plus précoce et vigoureuse en Amérique ou en Europe?

- croyez-vous que les causes de la crise actuelle vont être traitées de façon à ne pas pouvoir se reproduire?

Il y a vraiment des jours où commenter l’actualité est plus fort que de fumer Dieu sait quel champignon hallucinogène…

2 commentaires

  1. Les champignons ne se fument pas, ils se prennent en tisane.

    Commentaire by Yann — 26 juin 2009 #

  2. Un connaisseur! Merci de m’avoir fait rire en ce dimanche matin!

    Commentaire by JM — 28 juin 2009 #

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