Premier prix, et prix de consolation

juillet 1, 2009 on 7:06 | In Coup de gueule, Economie, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Ce premier juillet doit voir deux baisses de tarif significatives.

L’une, mandatée de force par l’Union Européenne, plafonne à 11 centimes d’euros le coût d’un SMS envoyé ou reçu sur le territoire de l’Union Européenne. Compte tenu que le coût jusqu’ici était, en moyenne de 28 centimes, le consommateur européen ne peut que se réjouir, surtout alors que débute la période de vacances estivales, où se multiplient ces messages trans-frontières.

Inutile de dire qu’une Union Européenne qui joue les protecteurs de consommateurs rançonnés depuis des années par un cartel d’opérateurs de téléphonie mobile est une Union Européenne populaire. En somme, cette baisse de prix vaut à l’Union Européenne un premier prix de défense des européens.

L’autre, promise par le candidat Jacques Chirac en 1995 est la baisse de T.V.A. sur la restauration. Ce qui devrait, en toute logique, permettre aux cafetiers et restaurateurs de baisser les prix de leurs prestations. C’était d’ailleurs la base de leur revendication, fondée sur le fait que la restauration rapide, elle, n’était taxée qu’au taux réduit, et leur prenait, de ce fait, de plus en plus de clients.

Sauf qu’aujourd’hui qu’entend-on? Qu’il faut augmenter les salaires des employés de cette profession qui a du mal à recruter, et que, donc, il n’est pas possible de tout redistribuer aux consommateurs. Qu’il faut restaurer (normal, dans la restauration, non?) les marges mises à mal par la crise, et que, donc, il sera encore moins possible de tout redistribuer aux consommateurs. Bref, les 2,4 milliards d’euros de manque à gagner pour les finances publiques, pourtant déjà exsangues, ont toutes chance de gonfler avant tout les poches des cafetiers et restaurateurs et de personne d’autre. Un beau cadeau pour les uns, un pas de plus vers la ruine pour le plus grand nombre.

Le plus curieux est que la cause des 14 ans qui séparent la promesse de Chirac de la mise en œuvre de cette mesure est, elle aussi, à Bruxelles. Où l’Union Européenne a tout tenté pour convaincre la France de renoncer à cette mesure aussi fiscalement ruineuse qu’économiquement inefficace.

Là, comme il ne s’agit plus d’imposer une baisse de prix, mais d’en empêcher une, subitement, la popularité de Bruxelles dans l’affaire du prix des SMS s’inverse, et il n’y a pas de mots assez durs pour fustiger cette Union Européenne qui prétend nous empêcher de nous ruiner en paix.

Là, ce n’est plus un premier prix, mais un prix de consolation. Et ceux qui sont inconsolables pourront toujours noyer leur chagrin.. à 5,5%

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