L’honneur perdu de Jean-Marie Colombani

mai 24, 2007 on 8:45 | In Economie, France | Commentaires fermés

Jean-Marie Colombani a perdu. Il lui fallait au moins 60% des voix pour être reconduit à la tête du Monde, et il en reçu moins de 50%. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. S’il s’était agi d’un patron ordinaire, il eût disparu comme un pierre jetée dans un lac. Quelques vaguelettes, et puis plus rien.

Mais là, non. Pour Jean-Marie Colombani, un concert de voix soit-disant autorisées s’élève pour tenter d’inverser le cours de l’histoire. Dont évidemment celle d’Alain Minc, président du conseil de Surveillance du Monde, et que cette affaire embarasse à l’évidence, tant il est le vrai concepteur de la stratégie mise en oeuvre au Monde par JMC.

Pourtant, en dehors de l’évidence démocratique d’un vote selon des structures mises en place par le tandem Minc-Colombani, en dehors du discrédit jeté sur le Monde par la politique éditoriale appliquée par le tandem aujourd’hui dissous Colombani-Plenel, en dehors des révélations faites par le livre « la face cachée du Monde », une accusation fatale pèse sur jean-Marie Colombani.

Il est l’homme qui, à la tête du Monde, a accumulé un milliard de francs de pertes. Ce qui, malgré les virtuosités financières imaginées par Alain Minc, n’est de nature à inspirer confiance ni aux actionnaires, ni aux employés. Et ce alors même que le Monde a l’intention de faire une nouvelle augmentation de capital de 200 millions d’euros. Augmentation qu’aucune entreprise autre que le Monde ne pourrait réussir.
Un milliard de francs, perdus. La réputation d’un quotidien autrefois de référence, perdue. Un vote, perdu. Est-ce tout ce qu’a perdu Jean-Marie Colombani, quand il fait donner le choeur des pleurs et des menaces pour le sauver ?

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.