« Vous avez dit ouverture? »: Tragédie en 5 actes

mai 26, 2007 on 8:13 | In Elections législatives 2007, Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

Premier acte: dès qu’il est apparu à Ségolène Royal et au PS qu’ils ne pouvaient gagner la Présidentielle sans un apport massif de voix du centre de François Bayrou, leur maître-mot devint « l’ouverture ». Une ouverture qu’ils ont opposé à l’état-UMP, et au clanisme qu’ils attribuèrent à Nicolas Sarkozy. Pas d’ouverture à attendre de ce côté.

Deuxième acte: après son élection, Nicolas Sarkozy ouvre son Gouvernement à l’UDF et au PS. Mais là, pour ses adversaires, ce n’est pas une ouverture, c’est du débauchage. Ils disent que l’ouverture, c’est une question de programmes, donc d’idées, et non pas de personnes. Donc toujours pas d’ouverture en vue.

Troisième acte: Ségolène Royal, de retour de Djerba, indique que l’une des raisons qui a valu son élection à Nicolas Sarkozy est qu’il a largement puisé dans son pacte présidentiel, lui rendant ainsi une certaine forme d’hommage. Curieusement, c’est exactement ce que dit en même temps Jean-Marie le Pen. Est-ce enfin l’ouverture? Pas du tout affirment en choeur les 2 irréductibles anti-sarkozystes. C’est de l’électoralisme avant les législatives.

Quatrième acte: le Gouvernement de François Fillon présente son programme, directement issu des promesses de campagne du candidat. Il contient donc, à entendre Ségolène Royal elle-même, certaines de ses idées, dont l’appropriation vaut hommage. Est-ce enfin l’ouverture, et peut-on imaginer les socialistes voter, au cas par cas, des textes avec lesquels ils seraient d’accord, puisque contenus dans le pacte présidentiel. Que nenni! Les socialistes disent au contraire que le pays a besoin de contre-pouvoir, et qu’il est donc indispensable de s’opposer.

Le titre annonce une tragédie en 5 actes, suivant en cela les tragédies classiques. Or il n’y en a que 4. Le 5e sera celui des élections législatives. Les Français diront s’ils préfèrent l’ouverture à l’opposition systématique.

Et s’ils acceptent qu’après avoir prêché qu’elle était indispensable, le PS la rejette aujourd’hui au motif que ce ne sont pas eux qui la font, mais Nicolas Sarkozy…

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