La fausse bonne idée des primaires

août 25, 2009 on 3:52 | In Elections présidentielles 2007, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 2 Comments

Le Parti Socialiste français a choisi entre la poule et l’œuf. A savoir s’il leur faut choisir un leader qui soit populaire pour en faire un candidat de qualité à la Présidentielle de 2012, où s’il faut choisir un candidat de qualité et le rendre populaire. La tendance est maintenant claire: le parti va sur la voie des primaires, c’est-à-dire vers le choix d’une personnalité qui saura plaire à l’opinion, ou au moins à une certaine partie de l’opinion, au bon moment.

JusMurmurandi ne peut que saluer ce courage et leur souhaiter bonne chance, dans la crainte, pour le parti, qu’ils n’en aient drôlement besoin.

Comment ceux qui soutiennent cette méthode ne se souviennent-ils pas que, pour toutes les élections présidentielles françaises récentes, celui ou celle que les sondages plaçaient en tête quelques mois avant les élections a fini par perdre?

En 2006, Ségolène Royal apparaissait largement favorite devant Nicolas Sarkozy. C’est d’ailleurs cette popularité qui a largement forcé la main à de nombreux socialistes et les a fait nommer Ségolène plutôt que Laurent Fabius ou Dominique Strauss-Kahn. On sait ce que qu’il en a été de la suite, et comment la candidate de « la France Présidente » a perdu une élection imperdable.

Car, à l’humble avis de JusMurmurandi, la question n’est pas tant de savoir qui sera le ou la candidat(e), mais (1) sur quel programme, (2) avec quels alliés, et (3) avec quel soutien du PS.

Et il faut reconnaître que, sur ces 3 points, le PS est non seulement en vacances, mais carrément aux abonnés absents.

Tel que c’est parti, après avoir perdu les européennes, le PS se dirige vers une véritable fessée aux régionales de 2010, où il se présente en parti sortant pour 20 des 22 régions françaises. Laquelle claque ne va faire qu’exacerber les querelles de personnes.

Ce, alors que la donne de 2012 s’annonce d’ores et déjà plus difficile pour le PS que 2007. Car, en 2007, Sarkozy, outre son équation personnelle peu favorable (petite taille, look moyen, nom à consonance étrangère, réputation d’agité et d’autoritaire), se présentait comme successeur d’un président largement discrédité et combattu à l’intérieur même de son propre parti. Lesquels facteurs négatifs ne se reproduiront sans doute pas en 2012, où il bénéficiera en plus de l’avantage du sortant.

Se souvenant que le mot « primaire », notamment associé à celui d’intelligence, se réfère à des actions instinctives, émotives, voire brutales, JusMurmurandi conseille au Parti Socialiste de procéder avec davantage de réflexion, et donc d’organiser, plutôt des « secondaires ».

2 commentaires

  1. Bien vu, cher JM !
    Mais, entre nous, qu’est-ce qu’on en a à f… de
    la rose ? :) )

    Commentaire by jerome — 28 août 2009 #

  2. Vous avez d’un certaine façon raison, cher Jérôme, sauf que JusMurmurandi, qui a une longue mémoire, se souvient que les majorités qui n’ont pas été « tenues » par une opposition capable se sont souvent dissoutes dans de cruelles luttes intestines, faute de trouver à l’extérieur les nécessaires adversaires. Lesquelles luttes intestines ne font rien pour le bien du pays, bien sûr. Il est donc, à mon humble avis, de l’intérêt de Sarkozy que le PS soit faible, mais point trop faible quand même…:-)

    Commentaire by JM2 — 29 août 2009 #

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