L’Amérique qui rit, l’Amérique qui pleure

août 29, 2009 on 4:25 | In Economie, France, Incongruités, International | 1 Comment

Quelques résultats industriels ou commerciaux ont intéressé JusMurmurandi ces dernières semaines.

Tout d’abord la poursuite de la saga du Boeing 787.

S’il s’agit du plus grand succès commercial dans le domaine aéronautique, c’est la plus grande débâcle industrielle.

Un dernier communiqué annonce cette semaine les livraisons pour le dernier trimestre 2010.

Entretemps, la rigidité du caisson central doit être revue, et sur le plan industriel, Boeing a déjà racheté l’un de ses fournisseurs critiques pour « reprendre les choses en main ».

Bref, les choix technologiques simultanément à un nouvelle logistique industrielle semblent avoir été un trop gros morceau à avaler d’un seul coup.

Sont ils encore crédibles pour la date de fin 2010 ? Il faut rappeler qu’originalement les livraisons devaient débuter en mai 2008….

Mais cette Amérique qui pleure est aussi une Amérique qui rit…

Souvenez vous, lorsque que le 787 est annoncé, Airbus annonce l’A350.

Boycotté par certains gros clients potentiels (Américains entre autre, comme par hasard – ne jamais oublier le temps mis par les autorités américaines pour autoriser le Concorde à atterrir à New York lorsqu’ils parlent de leur attachement au libre échange….) comme n’étant qu’un A330 remotorisé, et pas assez innovant, Airbus revoit totalement sa copie. Au passage allonge la facture du coût de développement et surtout le calendrier de disponibilité sur le marché.

Imaginez qu’Airbus ait aujourd’hui disponible au catalogue un A330 remotorisé disponible, moins cher tant à l’achat qu’en exploitation même si moins sophistiqué que ce 787 qui n’en finit pas d’arriver…

Deuxième sujet qui nous a intéressé, l’iPhone qui taille des croupières à tous ses concurrents bien qu’étant arrivé tellement plus tard qu’eux sur le marché, en 2007.

Car il faut resituer ce produit génial dans l’histoire d’Apple.

En 1984, lorsqu’il lance le tout aussi génial MacIntosh, Steve Jobs fait le choix opposé d’IBM avec un produit « fermé » à cause de son système d’exploitation exclusif qui le rend de facto plus cher que son concurrent.

L’iPhone lui détourne le sujet de façon brillante.

Car s’il donne l’exclusivité théorique pour la partie téléphonie à un fournisseur (exemple Orange jusqu’à ces derniers mois en France, le temps qu’ils en vendent plus d’un million…), Apple ouvre un tout nouveau secteur au travers des applications avec le génial Appstore. Certaines applications sont déjà tellement populaires que leurs créateurs sont devenus millionnaires !! Les unités de compte pour les applications sont les dizaines de milliers, pour les téléchargements gratuits ou payants (eh oui, n’en déplaise aux pourfendeurs d’Hadopi…)  les milliards. Élégant, subtil.

Sur le plan industriel, Apple ne vend qu’un seul et unique produit, là où les traditionnels comme Nokia se battent avec les coulissants, les téléphones à clapet etc. Les seules variantes sont les tailles  mémoire et la couleur du dos. On en est presque revenu à la géniale simplicité d’Henry Ford et de son Modèle T.

Depuis son lancement, c’est devenu un produit ludique, Nintendo déclarant qu’un de ses principaux concurrents pour sa fameuse console DS (pour double screen, maintenant DSi), c’est justement l’iPhone. En marchant sur les plates bandes de Nokia qui a échoué avec sa tentative Ngage.

Enfin, il vient chatouiller efficacement Blackberry et ses téléphones à clavier omniprésents en environnement professionnel. Peut être un clin d’oeil historique au Mac qui n’a jamais vraiment réussi à pénétrer le marché de l’entreprise, hormis certains secteurs bien particuliers comme la communication.

Donc un produit grand public qui veut entrer dans l’entreprise avec une offre ludique.

Cette Amérique qui rit est aussi une Amérique qui pleure avec le formidable Blackberry, produit professionnel par excellence,qui veut copier l’Appstore pour en faire un produit grand public…

Car RIM, le fabricant du Blackberry est canadien;  quelle fessée pour les Américains, alors que la version Windows mobile (qui n’est qu’une solution logicielle, là où Blackberry et iPhone sont un « tout en un ») piétine. Rappelez vous l’article sur le Président Obama qui a exigé de pouvoir garder le sien après sa prise de fonction…

Toutefois, iPhone et Blackberry ont un point commun, la fabrication chinoise……

Un commentaire

  1. Les blackberry sont faits au Mexique. C’est du moins ce qu’il y a d’écrit sur le mien.

    Commentaire by thomas — 30 août 2009 #

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