Allant vers les roses, le MoDem est dans le rouge et non dans le vert.

septembre 5, 2009 on 9:19 | In Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, Insolite | 2 Comments

Le MoDem est en pleine université d’été, et cela ne s’annonce pas simple pour François Bayrou. Il a toujours mis en avant comme spécificité de son parti le refus absolu et obstiné d’être classé soit à droite soit à gauche. De la sorte, sa position « au-dessus des partis » lui permettrait, après son élection à la Présidence de la République, de forger des majorités ad hoc en picorant tant à droite qu’à gauche.

Le problème, c’est que ce positionnement, joint à une opposition acharnée et féroce à tout ce qui vient de Nicolas Sarkozy, lui a valu de voir son parti terminer derrière les Verts aux élections européennes, pourtant un thème qui a toujours valu à l’UDF, prédécesseur du MoDem, les meilleurs scores.

L’année prochaine sera celle des élections régionales, la dernière dont les sortants MoDem aient été élus en tant qu’UDF, c’est-à-dire au centre-droit coalisé avec le RPR. Et si le MoDem continue sur la « lancée » actuelle, il verra son nombre de voix et d’élus chuter encore une fois gravement. Ce qui est d’autant plus grave que ce sont les deux bases sur lesquelles le parti est financé par l’Etat.

Bref, il y a péril dans la maison MoDem, sur fond de protestations de militants dégoûtés par le style ultra-personnel de Bayrou.

Pour faire face à cela, le Béarnais vient de laisser entendre qu’il approuvait l’ouverture que son lieutenant, Marielle de Sarnez, avait faite en direction du PS.

Le problème, c’est que le PS est au moins aussi prédateur envers ses alliés, comme le PRG, ou voudrait l’être avec les Verts, que l’UMP avec les siens. Et que donc, Bayrou, qui a refusé que son parti soit le supplétif de l’UMP, doit aujourd’hui envisager d’être celui du PS. Ce n’est pas JusMurmurandi qui le dit, c’est Corinne Lepage, vice-présidente du MoDem. Ambiance…

Sans compter qu’une alliance avec le MoDem détournerait du PS des partis qui envisagent avec lui une alliance franchement à gauche, tels les communistes ou le Parti de Gauche

Ainsi Bayrou, s’il ne s’allie ni à droite ni à gauche va constater les ravages que fait sur celui qui se voudrait le troisième homme un système électoral fait pour des confrontations de deux blocs. Et s’il s’ouvre à gauche pour survivre, il trahira tous ceux qui l’ont suivi dans sa quête de ni-droite-ni-gauche. Et une deuxième fois tous ceux qui avaient élu son parti alors allié de Chirac…, c’est-à-dire allié à droite.

Enfin, tout ceci devrait être résolu dimanche quand, dans son discours de clôture, le Président du MoDem dévoilera sa stratégie… encore 36 heures d’attente et de suspense insupportables…

En attendant, devant la décomposition sous nos yeux du PS et du MoDem, une étrange hypothèse naît sous les yeux interloqués de JusMurmurandi. Et si, en 2012, l’adversaire de deuxième tour de Nicolas Sarkozy était… Daniel Cohn-Bendit?

François Bayrou

2 commentaires

  1. Je parie sur Aubry pour 2012.
    On en reparlera……

    Commentaire by bilbothobbit — 7 septembre 2009 #

  2. Comme vous le dites, cher Bilbothobbit, c’est un pari. Pour le moment, un pari à grosse cote…

    Commentaire by JM2 — 8 septembre 2009 #

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