La croissance ou le bonheur?

septembre 16, 2009 on 2:29 | In France | Commentaires fermés

2 évènements se télescopent:la remise à Nicolas Sarkozy du rapport Stiglitz sur une nouvelle mesure de la richesse d’une nation, et la déclaration de Ben Bernanke, Président de la Réserve Fédérale américaine selon laquelle la récession est très probablement finie.

La réaction de JusMurmurandi aux commentaires de Bernanke a été un immédiat: « et alors? ». Car cela signifie seulement que le p.i.b. américain a fini de se contracter. Et encore faut-il être prudent avec ces calculs susceptibles d’être revus et corrigés de nombreux mois après. Et quand bien ce serait vrai, la fin de la récession ne signifie en rien de retour à la normale. Ceux qui ont perdu leur maison, leur épargne ou leur emploi savent que cela ne reviendra pas par miracle.

Ainsi le niveau de ventes de voitures en Europe a-t-il retrouvé depuis quelques mois le niveau « d’avant la crise », notamment grâce aux primes à la casse d’inspiration française mises en œuvre dans plusieurs pays. Mais a-t-on vu les constructeurs automobiles et équipementiers, frappés durement en 2008 et ayant réagi par des licenciements massifs, réembaucher massivement?

Et tous les chefs d’entreprise qui auront vu leurs ventes plonger de 20%, 30%, voire plus et auront du réduire drastiquement leurs frais de fonctionnements, vont-ils revenir aux anciennes pratiques, maintenant qu’ils savent comment opérer avec des frais plus bas? Certainement pas.

Quant à revoir les valeurs immobilières, notamment dans certains pays sinistrés comme l’Espagne, les États-Unis ou la Grande Bretagne, retrouver leur valeur « d’avant », il faudra être patient, vraiment très patient, sauf si la solution à tous les problèmes d’endettement des États réside dans une forte poussée inflationniste…

Bref il faudra beaucoup plus que revenir au volume d’avant la crise en matière de biens et de services pour le retrouver aussi en matière d’emploi, de prospérité, et de richesse.

C’est dans ce contexte que le rapport du Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, au titre de la Commission de Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social, prend toute son actualité.

Il dit avant tout que le p.i.b. n’est pas une mesure adéquate de la performance économique d’un pays, sans même parler de mesurer le bien-être, voire le bonheur de sa population.

Le problème, c’est que le bonheur, comme tout ce qui est qualitatif, ne peut pas vraiment être mesuré. Alors que pourrait faire un gouvernement pour en suivre l’évolution, et convaincre la population de l’efficacité de sa politique du bonheur?

Faudrait-il inventer l’indice de croissance du bonheur?

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