Limitations, pièges à cons…

septembre 26, 2009 on 6:53 | In Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le G20 est terminé, et les chefs d’État des grandes puissances économiques se sont mis d’accord pour limiter les bonus des traders, promettant que cette mesure est un antidote à toute répétition de la crise financière de 2008.

Déjà, n’importe quel connaisseur de l’histoire militaire sait le danger de préparer la guerre qui vient de se terminer, et non celle qui risque de survenir.

Mais JusMurmurandi voit au moins trois objections majeures à la foi qu’on nous demande d’avoir dans l’efficacité de cette mesure de limitation.

D’abord, l’alternative à la rémunération variable, c’est la rémunération fixe. Ce qui veut dire, concrètement, que les salaires fixes sont en train d’augmenter dans les banques pour compenser en tout ou partie les bonus disparus ou réduits des traders. Avec comme conséquence, ce qu’on a essayé d’éviter pendant des années, à savoir que les traders vont gagner tout autant d’argent, que leur activité soit bénéficiaire ou déficitaire. On se souvient du scandale de ces PDG dont les rémunérations faisaient scandale quand elles se maintenaient à niveau élevé même quand leur entreprise était en difficulté et/ou qu’ils étaient virés. Eh bien, ce qu’on s’est efforcé d’éviter chez les PDG, on l’institue chez les traders.

Ensuite, il est impératif de comprendre que, si les traders prennent et font courir à une banque des risques dont on a pu mesurer les conséquences néfastes, c’est parce que le système d’autorisations qui les encadre les a laissé faire. Tous ne sont pas des Kerviel! C’est donc avant tout à reformer ces systèmes d’autorisation qu’il faut réformer. Et c’est relativement facile à contrôler.

Enfin, il y a un véritable problème à vouloir interdire à une entreprise de rémunérer très fortement une personne qui, à elle seule, rapporte énormément. Ce peut être le cas d’un trader, mais aussi d’un PDG, d’un directeur financier, ou d’un responsable de fusion-acquisition. Quand on pense au phénoménal apport de Steve Jobs qui a repris en main un Apple moribond pour en faire l’entreprise prospère que l’on connait, à la contribution d’un Jack Welch chez General Electric, d’un Warren Buffet chez Berkshire Hathaway, ou du redressement d’un Nissan en quasi-faillite, dont Carlos Ghosn a fait le constructeur automobile généraliste le plus rentable au monde, comment attirer ou garder des tels talents si ce n’est avec des rémunérations?

N’étant pas aussi intelligent que les grands dirigeants de la planète, leurs conseillers, ou les dirigeants d’entreprise, JusMurmurandi n’a qu’une solution certainement trop simple au problème de la rémunération des traders. Quand l’un d’entre eux se signale par une contribution aux profits qui devient excessive par rapport aux règles de prudence, il suffit de diviser son portefeuille entre plusieurs traders. Cela réduirait le risque attaché à la starisation de tel ou telle personne.

Je vous l’ai dit, c’est trop simple…

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