TOTALement inconséquents, les écolos affameraient le Tiers Monde si on les laissait faire

octobre 20, 2009 on 6:05 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Il serait plaisant de souligner les incroyables contorsions idéologiques auxquels les Verts se soumettent et prétendent soumettre le reste de la planète, au motif, très marxiste qu’ils sont ceux à qui l’Avenir et l’Histoire donneront raison. Sauf que le sujet n’a rien de drôle quand on pense aux conséquences.

JusMurmurandi a déjà conté plusieurs fois comment la lutte anti-nucléaire à tous crins des Verts de tous pays a stoppé de multiples centrales nucléaires et a empêché d’en construire de nouvelles. Ce qui s’est traduit par l’utilisation, en substitution, de gaz et de pétrole, et donc des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre, dont le danger est autrement plus pressant que celui des déchets nucléaires.

Autre exemple, l’opposition dogmatique aux OGM, incarnée par José Bové, empêche la mise en production d’un coton qui fournit autant de fibre que les espèces actuelles, mais qui fournirait, en outre, et gratuitement, une huile de qualité alimentaire en quantité suffisante pour nourrir des centaines de millions de gens. Au moment ou il se lit qu’un milliard de personnes souffrent de faim, allez leur parler de principe de précaution…

Voici un nouvel avatar de l’inconséquence verte. Greenpeace mène une campagne contre Total, au motif que cette société exploite des schistes bitumineux au Canada, ce qui donne, selon Greenpeance le « pétrole le plus sale du monde », puisque son extraction produirait 5 fois plus de gaz à effet de serre que le pétrole plus traditionnel.

Sans vouloir entrer dans la polémique de savoir si « 5 fois plus », c’est beaucoup ou non, et donc significatif à l’échelle de la planète, ce qui serait le début d’un commencement d’argument scientifique et non simplement incantatoire, JusMurmurandi voudrait poser une question simple aux génies greenpeaciens.

Les ressources en pétrole et gaz classiques sont en train de s’épuiser. De ce fait, une très forte hausse de leur prix est inévitable, avec à court terme des niveaux plus hauts encore que ceux d’aout 2008 (147$/baril). Si l’on développe des ressources, qu’on peut appeler alternatives ou complémentaires, tels le pétrole extrait des sables bitumineux ou le gaz de schistes, cette « nouvelle » production permettra de modérer la hausse de prix et d’étaler dans le temps la gigantesque reconversion de notre monde sur un modèle pauvre en hydrocarbures.

Mais qui seraient les premiers et principaux perdants d’un pétrole et d’un gaz chers? Pas les pays riches, qui devront certes se serrer un peu plus la ceinture, mais qui, pour se faire, se contenteront de réduire leur superflu et leur niveau de confort. Mais les pays du Tiers Monde, eux, n’ont pas de superflu à réduire, pas de confort à diminuer. Ils ont besoin de chaque centime de ressource pour survivre. Et ce seront eux les premières victimes des hausses de prix de l’énergie, avec des conséquences directes et immédiates en termes de famine.

Contrairement aux théories de Greenpeace, ceci est concret et immédiat, parce qu’on l’a déjà constaté en 2007-2008 lors de la flambée des prix de l’énergie fossile. Soit dit en passant, c’est aussi ce qu’on a constaté quand la mode de l’éthanol, carburant plus vert que le pétrole, a capté de vastes terres agricoles, poussant, par raréfaction, les prix du blé à des sommets sans précédents. Les victimes? Les pauvres des pays qui étaient devenus exportateurs d’éthanol au lieu de nourrir leur population, tels le Mexique, le Brésil, l’Indonésie.

Alors, Greenpeace, contents d’affamer les pauvres? Satisfaits d’expliquer que ce n’est pas de votre faute mais le résultat d’un système mondial injuste et cruel? Et satisfaits de cette rhétorique abstraite pendant que plus de gens souffrent de malnutrition et meurent de faim?

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.