Comment l’automobile avance…

novembre 5, 2009 on 10:03 | In Economie, France, International, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

Hier ce qui se profilait à l’horizon, mais qu’on n’osait prendre au sérieux tant c’eût été incroyable s’est finalement avéré vrai: General Motors, après près d’un an de négociations, a annoncé qu’il ne vendrait pas sa filiale Opel. Or General Motors a bel et bien fait faillite, et une nouvelle société a émergé, possédée en grande majorité par l’État américain, c’est-à-dire le contribuable.

C’est pour rembourser ses dettes pharaoniques que GM a été sommée de vendre des actifs. C’est fait pour les petites sociétés Hummer et Saab, mais cela ne se fera pas pour Opel. Comment mieux démontrer que l’ordre du jour, aux Etats-unis, n’est pas de solder le passé et de préparer un avenir différent, mais bien de revenir aux anciennes méthodes? Hier ce sont les banques américaines qui se vautrent avec un délice renouvelé dans le bain empoisonné des hyper-bonus garantis. Aujourd’hui, c’est General Motors qui en veut pas lâcher son bras européen.

Il ne faut pas non plus penser qu’Opel soit une bonne affaire à court terme, puisque sa restructuration coutera 10.000 emplois et des milliards d’investissements.

Le plus étonnant, et révélateur aussi, c’est que, depuis la faillite, tous les administrateurs de GM ont été nommés par l’Administration Obama. Ce sont ceux-là même qui ont décidé d’interrompre le processus de cession, et ce alors qu’Angela Merkel, qui s’est beaucoup investie pour empêcher le naufrage d’Opel, gros employeur en Allemagne, est précisément en visite aux USA. Dans ces conditions, le revirement de GM est quasiment une gifle d’État à État, alors même que l’Allemagne a soutenu Opel avec un prêt d’un milliard et demi d’euros.

Dans le même temps, à l’extrémité opposée de la planète automobile, Toyota annonce qu’il abandonne la Formule Un, dont le coût est incompatible avec des résultats dégradés pour le groupe japonais. Oh, le loup n’est pas dans la bergerie, puisque ce ne sont « que » les premières pertes de son histoire, mais Toyota veut bien marquer que demain ne sera pas comme hier.

Ce n’est d’ailleurs pas la première société à arrêter les frais en F1, puisque Honda, BMW et Bridgestone en ont fait autant, et il se murmure que Renault est tenté de les imiter.

Alors, comment se fait-il que, pour les uns, il faut avant tout faire comme si de rien ne s’était passé et revenir au statu quo, alors que les autres veulent se plonger dans un avenir différent, plus modeste et plus responsable?

Et si on appliquait la même question au monde financier, on verrait que certaines banques et certains États se dirigent vers un avenir modeste et responsable, comme les banques anglaises à l’initiative du Gouvernement de Gordon Brown.

Ce qui intrigue JusMurmurandi, c’est que, dans le cas de l’automobile, ce sont clairement les « modestes et responsables » qui donnent l’impression de devoir être les vainqueurs de demain, tandis que les « tradis » mordront de nouveau la poussière. Alors que, chez les financière, si l’on craint le retour des mauvaises habitudes, par exemple chez la plus emblématique des banques d’affaires, l ‘américaine Goldman Sachs, c’est bien par inquiétude qu’elle soit à la fois dangereuse ET prospère…

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