La France n’a que ce qu’elle mérite…

décembre 28, 2009 on 8:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Si on fait une liste des des domaine d’excellence de produits industriels français, il est plus que probable que figureront vers le sommet de la liste:

- les centrales nucléaires (Areva)
- le train à grande vitesse (Alstom)
- les avions de transport de passagers (Airbus)

Sauf que, en quelques jours

- le consortium français mené par Areva a perdu un contrat de quelques 20 milliards de dollars à Abu Dhabi pour la construction de 4 centrales nucléaires en faveur d’un consortium coréano-japonais.
- le record du monde de vitesse pour un train commercial n’est plus français, mais chinois. Et même le futur AGV, successeur du TGV, est enfoncé
- l’Airbus le plus vendu, l’A320 va avoir un nouveau concurrent, lui aussi chinois,le C919. Lequel aura pour avantage un nouveau moteur GE-SNECMA, le Leap X, nettement plus économe que le CFM56 qui équipe l’A320

Il serait facile de voir dans ces 3 défaites en quelques jours une simple coïncidence, et c’est possible. Elles pourraient aussi être expliquées par la migration graduelle de toute l’industrie mondiale vers l’Orient, et ce n’est pas faux.

Mais il est frappant de constater que les deux chantiers de la nouvelle centrale nucléaire EPR d’Areva connaissent une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que les 2 derniers avions Airbus lancés (A380 et A400M) l’ont été avec une accumulation de retards, de problèmes techniques et de surcoûts qui n’inspirent pas confiance. Que le nouvel AGV n’a pas encore été commandé par la SNCF, ce qui, là non plus, n’inspire pas confiance.

Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations affirmant sa volonté de ne pas laisser mourir l’industrie française. Mais, quand on compare le nombre d’ingénieurs qui sortent des universités et grandes écoles françaises et chinoises, le compte est vite fait. Surtout quand on se contente de regarder la rémunération d’un ingénieur passé dans la finance par rapport à un camarade de promotion qui dessine des trains destinés à la SNCF….

Voilà bien un sujet qui contribue à l’identité française de demain, et auxquels aurait du s’intéresser tant la réforme de l’Éducation Nationale que le Grand Emprunt.

Mais, pour cela, encore eût-il fallu que les Français aiment leurs entreprises. Ce n’est pas le cas. Quand on lit à quel point ils reprochent au Gouvernement d’avoir assisté Renault et Peugeot pour les empêcher de sombrer au plus fort de la crise, ou à quel point toute forme de rémunération élevée leur est détestable, JusMurmurandi se dit qu’il faudrait inventer une forme de canonisation laïque pour les chefs d’entreprise qui continuent à exercer ce métier si indispensable, si risqué, et si décrié.

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