L’avaler ou l’avoir dans le cul?

décembre 29, 2009 on 10:34 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Depuis le 11 septembre, aucun avion n’a été, et c’est heureux, détruit en vol par un attentat islamiste. Pourtant, 2 terroristes ont essayé et sont passé tout près, Richard Reid, à partir de Paris, et Umar Farouk Abdulmutallab à partir de Lagos via Amsterdam. Seuls des problèmes techniques de mise à feu de leurs explosifs et l’intervention de passagers ont évité deux explosions en vol, avec des conséquences potentiellement catastrophiques.

Ceci pose un certain nombre de questions.

Il y a des années qu’on sait qu’un scanner corporel permet de « voir » le type de dispositifs embarqués par les deux terroristes. Ceux-ci ne sont pas mis en œuvre parce que (1) ils coûtent très cher, un million de dollars chacun, et (2) ils dévoilent toute l’anatomie du passager, y compris son intimité. Il semble à JusMurmurandi que ceci serait un bon exemple de non-application du Principe de Précaution inscrit dans la Constitution à l’initiative de l’ancien Président Chirac, et dont JusMurmurandi n’a de cesse de dénoncer la stupidité contreproductive. Il est évident que la Précaution maximum doit conduire à l’achat et à la mise en œuvre de ces scanners, sinon l’État et ADP seraient, en cas, d’attentat réussi (!) fautifs…

Les chiffres sortis sur le coût de la sécurité en France, et il n’y a pas de raison de penser qu’ils soient différents aux États-unis, toutes proportions gardées, sont de 550 millions d’euros annuels pour le contrôle, contre « seulement » 50 millions pour l’information. Et encore, en matière de contrôle, un article du Figaro nous apprend-il ce matin que les pilotes d’Air France lui trouvent un désagréable côté passoire. Ainsi, en janvier 2006, la police de l’air et de frontières a-t-elle tenté de faire passer 8 dagues longues comme deux fois la main, beaucoup plus grosses et dangereuses que toutes les armes ayant servi au 11 septembre, par les portiques de Roissy. Bilan: 2 dagues interceptées, 6 dagues passées tranquillement… Donc, avec un si faible budget pour l’information, comment s’étonner que des renseignements ne soient ni recoupés ni exploités? Faut-il penser que la priorité au contrôle reflète le fait que celui-ci est visible par les passagers et contribuables, alors que la collecte d’information est, par nature, invisible?

En attendant, force est de constater que les terroristes gardent un coup d’avance sur des forces de l’ordre qui s’efforcent d’empêcher la répétition de ce qui vient d’arriver.

La prochaine étape, on la connaît. Si les pouvoirs publics continuent de privilégier avant tout le contrôle, ils vont installer des scanners corporels. Comme il y a 2200 points de contrôle aux USA, soit un coût total de 2,2 milliards de dollars, ce qui est peu face aux 40 milliards déjà dépensés depuis 2001 pour la sécurité aérienne américaine.

Mais il existe un moyen de passer au travers, c’est que les explosifs soient introduits dans le corps du terroriste. Il y avait 80 grammes de penthrite dans le slip de celui qui a essayé de faire tomber le vol Northwest 253. C’est une quantité compatible avec les cavités internes.

A ce moment là, faute de progrès en matière de prévention, un terroriste va avaler sa penthrite, la faire exploser, et ce seront les passagers qui l’auront dans le cul!

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