Mea culpa: la burqatastrophe

janvier 12, 2010 on 12:33 | In France | Commentaires fermés

Il n’est pas fréquent de voir JusMurmurandi changer d’avis et y consacrer tout un article. Il n’est pas non plus si fréquent de nous voir donner raison à Jean-François Copé, un homme qui donne l’impression de penser avant tout à son auto-promotion. Mais, pour avoir beaucoup lu et regardé d’émissions consacrées à une éventuelle loi sur le port de la burqa, notre position a changé.

Il suffisait de voir la femme (jeune, vieille, souriante, jolie, moche, furieuse, intimidée, nerveuse, à l’aise, grimaçante, on ne sait?) débattre avec Copé et Roland Dumas dans l’émission de Thierry Ardisson. En effet, comment, par exemple, confier des enfants à la sortie d’une école à leur « mère », si le professeur ou le surveillant n’en voit que les yeux? Comment procéder à un contrôle d’identité fondé sur une photo de visage si celui-ci est masqué? Ce serait alors une burqamouflage.

En dramatisant davantage, comment savoir si la burqa ne sert pas masquer une personne qui a été entravée, ligotée, bâillonnée ou muselée? Ce pourrait même être, sans qu’on s’en rende compte, une burqamisole de force. Matérielle, ou morale, psychologique ou sociologique.

Plus symptomatique du débat, la femme (jeune, vieille, souriante, jolie, moche, furieuse, intimidée, nerveuse, à l’aise, grimaçante, on ne sait?) qui débattait s’est vu indiquer par JFC que, selon le Président du Conseil français du culte musulman, la burqa n’était pas une prescription religieuse. Sa réponse? Que cette personne (le Président du CFCM) n’était pas burqalifiée pour se prononcer au nom de l’Islam. On ne saurait mieux définir l’intégrisme, cette forme de pensée qui donne tort à tous ceux qui ne sont pas d’accord.

Pour conclure, il est difficile de voir comment la burqa est compatible avec trois notions simples. La liberté, parce qu’on ne sait pas si la personne qui la porte l’est libre. L’égalité, car seules les femmes doivent la porter (il y a d’ailleurs un mouvement d’opposition en Iran dont les membres masculins sortent voilés, par dérision). La fraternité, car comment se sentir fraternel avec une personne qui se mure derrière une barrière intégrale?

Manque de chance pour les candidates passionnées de burqa, ces trois mots définissent la République française…

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