Le bal des faux culs

janvier 20, 2010 on 6:41 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes | Commentaires fermés

JusMurmurandi se dit vraiment que les nouvelles économiques distillées par la presse s’adressent à des gogos, et qu’à trop vouloir prendre les Français pour des niais, on va aller à la casse.

Les syndicats annoncent ils la délocalisation de la nouvelle Clio qu’aussitôt un déferlement médiatique s’abat sur le losange.

Et Carlos Ghosn d’être convoqué au Palais présidentiel.

Sauf que l’actuelle Clio est déjà fabriquée en Turquie et depuis longtemps; la nouvelle sera toujours au moins en partie fabriquée à Flins.

Beaucoup de bruit pour rien, sauf qu’à cracher comme toujours sur nos propres entreprises, il en reste toujours un peu.

Comme à la SNCF, où un journal avisé a commencé à annoncer que la SNCF allait fermer des lignes TGV.

Dénégation molle de la SNCF, le secrétaire d’État aux transports le redit de manière plus ferme, NEIN, il n’y aura pas de fermeture de ligne.

Ceci est choquant à plus d’un titre.

D’abord parce qu’il suffit de réduire les fréquences quasiment à néant et on a presque obtenu le même résultat tout en étant économe avec la vérité.

Deuxio, parce que si la ligne n’est pas rentable pourquoi la garder ?? Mais bien évidemment les journalistes que l’on entend ne posent pas la question, et avancent encore moins des chiffres qui permettraient de comprendre la situation avant de porter un jugement fébrile.

Ils oublient en particulier de rappeler que depuis la segmentation de la SNCF avec RFF, détenteur des rails et par conséquent qui facture leur utilisation à la SNCF avec une influence majeure sur les coûts de fonctionnement, le coût de fonctionnement des trains et donc des TGV augmente; ainsi pour 2010 la redevance demandée par RFF à la SNCF augmente de 250 millions d’Euro

Et enfin si la SNCF a un patron, c’est à lui de parler, ou à ses porte paroles. Parce que même si la SNCF est une entreprise nationalisée, hélas, il s’agit que son patron fasse son boulot, et la représente.

Si c’est pour revenir aux années 70-80 où un ministre se sentait des ailes pour parler pour le secteur économique qu’il était sensé représenter en shuntant ainsi l’équipe dirigeante de l’entreprise, on sait où l’on va : dans le mur !

Enfin l’épineux sujet de l’âge de la retraite s’avance alors que l’on sait depuis des décennies que le système est en faillite entre l’espérance de vie qui augmente et le nombre d’années cotisées qui baisse.

On entend même des voix du Parti Socialiste qui annonce que la fameuse retraite à 60 ans, cadeau empoisonné léguée par François Mitterrand pourrait légitimement être remis en question.

Sauf que l’on oublie un petit détail.

Un petit article de loi qui a été glissé par la législature actuelle qui dit que dès qu’un salarié a atteint l’âge de 65 ans, il incombe à l’entreprise de lui demander six mois avant son anniversaire s’il souhaite partir en retraite. Et que s’il ne le souhaite pas, ou n’est pas interrogé dans les délais, il rempile automatiquement pour 12 mois de plus.

Bref, c’est uniquement au choix du salarié. Et tout ceci de manière reconductible jusqu’à l’âge de 70 ans.

On peut imaginer que dans la majorité des cas, on verra des employeurs et des salariés de bonne foi.

Mais imaginons un salarié indélicat en bout de course, malade ou absent. Qui ne souhaite donc pas partir.

La seule possibilité pour l’entreprise de s’en séparer sera de le licencier. Après 20,30 ou 40 années d’ancienneté. Bref à un coût prohibitif par rapport à un départ en retraite.

Mais bon, il est tellement plus simple de glisser sur cette modification législative déjà entérinée qui est passée si discrètement que personne ne l’évoque tandis que l’on annonce le grand rendez vous retraite de 2010.

Le bal des faux culs, on vous dit !!!

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