CGT rime-t-elle avec qualité, et Toyota avec embarras?

février 3, 2010 on 8:07 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Incongruités, International, Poil à gratter | 2 Comments

Toyota est devenu en 2009 le premier constructeur automobile mondial. S’il y a une qualité qui explique cette fulgurante progression, c’est la qualité de ses voitures. Il est juste d’affirmer que, sans Toyota pour montrer la voie et servir d’aiguillon à ses concurrent dépités, la qualité automobile mondiale serait aujourd’hui bien moins élevée qu’elle ne l’est.

Et voilà que Toyota a un souci avec les pédales d’accélérateur de millions de voitures vendues aux 4 coins de la planète. Il faut donc procéder à un rappel massif, la hantise de toute entreprise soucieuse de sa réputation.

Et voilà que la presse se livre à une campagne anti-Toyota, qu’elle accuse d’avoir été sourde au problème, oubliant les décennies où Toyota enseignait au monde ce que produit de qualité veut dire.

La palme de l’attaque revient à la CGT, par le moyen d’un biais. C’est que Toyota produit en commun avec Peugeot et Citroën des petites voitures en Slovaquie. Et que ces petites voitures, la Citroën C1, Peugeot 107 et Toyota Aygo sont touchées par le problème et que 100.000 d’entre elles devront être rappelées pour modification gratuite.

Que dit la CGT? Que la course au profit capitaliste est la source de tous les maux. Avec en prime, comme coupable, la recherche de la productivité, du moindre coût, le recours à la sous-traitance, le système de production « maigre », bref tout ce qui permet de disposer d’une automobile moderne au meilleur coût pour les performances qu’elle offre.

Ce discours n’est pas nouveau, suivant lequel le capitalisme, par sa recherche du profit économique, fait prendre des risques et des raccourcis à toute démarche de sécurité et de qualité. C’est le discours qu’a tenu l’Union Soviétique communiste, dont l’idéologie, visiblement, imprègne toujours la CGT. C’est ce qui a conduit l’U.R.S.S. a ne pas doter ses centrales nucléaires du même degré de protection que les centrales occidentales, car elles n’étaient pas menacées de malfaçons capitalistes comme les nôtres. Tchernobyl a dit ce qu’il fallait penser de ce discours 100% idéologique.

Pour ce qui est de voitures construites sans recours au capitalisme, elles portent encore un nom, ce sont les Avtovaz russes, conçues à l’époque soviétique. Que la CGT aille voir là-bas ce qu’en pensent les consommateurs qui les connaissent le mieux. C’est simple, même les Russes n’en veulent plus malgré des prix très bas, et l’entreprise, au bord de la faillite, a du être renflouée, et protégée par des droits de douane de 80% sur l’importation de voitures concurrentes. La cause de ce refus est très simple: leur qualité est lamentable.

Ce qui fait que leur courbe de ventes est à peu près conforme avec celle du nombre de syndiqués à la CGT. Dont on ne doute pas que, sur ce plan-là, elle préfèrerait quand même suivre la performance Toyota…

2 commentaires

  1. A voir, la mise en pratique du rappel au us.
    http://www.autoblog.com/2010/02/04/toyota-dealer-shows-us-fix-for-sticking-accelerator-pedals/

    bricolage? Ça fait peur au début de la vidéo… Puis le control final « rassure »

    Et chez Peugeot elle est comment la procédure a suivre? Un post’it?

    Commentaire by Ju — 8 février 2010 #

  2. Vous avez raison, cher Ju, ça fait vraiment « bricolage », avec des inserts de taille variable qu’il faut sélectionner « au feeling ». C’est une leçon des systèmes de production axés sur le « zéro défaut », à savoir que, quand un défaut se fait jour malgré tout, le système est très mal calibré pour le repérer et le traiter. Quant à Peugeot, il faudrait leur demander, mais, comme leur voitures sont des Toyota rebadgées, il y a fort à parier que leur procédure de réparation sera la même. Il serait amusant de savoir s’ils enverront la facture de leur part du rappel à Toyota City…

    Commentaire by JM2 — 11 février 2010 #

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