La complainte des socialistes: où suis-je, d’où viens-je, où vais-je, dans quel état j’erre ?
juillet 9, 2007 on 4:09 | In France | Commentaires fermésTant ses « amis » politiques (Chirac, Villepin) que l’ensemble de ses adversaires ont tenté de diaboliser Nicolas Sarkozy pendant les récentes campagnes électorales.
JusMurmurandi pense qu’ils ont réussi. Parce que le cocktail qu’il fait absorber à ses opposants socialistes et centristes du Modem est vraiment diabolique. Ce breuvage au goût amer ne leur laisse aucun espace politique sur lequel développer leur opposition
Habituellement, une opposition commence par dénoncer les promesses non tenues, qui ont été la plaie de tous les gouvernements français depuis Raymond Barre (1978-1981), certains renoncements frisant même la trahison. Cela permet déjà de mettre un gouvernement en porte à faux avec ses propres électeurs, ce qui l’affaiblit pour la suite. Or Nicolas Sarkozy ne manque pas une occasion de rappeler que ses promesses l’engagent pour 5 ans, et tous ses premiers projets, et il y en a beaucoup, portent sur les plus emblématiques de ses promesses (paquet fiscal, réforme des universités, loi sur le service minimum, loi sur les multirécidivistes, etc) sans parler du mini-traité européen, mis sur les rails en si peu de temps.
Ensuite l’opposition enfourche les causes des opposants aux réformes, ce qui leur permet de trouver une cause et une tribune pour exprimer à quel point elle est, contrairement à un gouvernement sectaire, à l’écoute des Français. Or Nicolas Sarkozy, dès qu’il sent une opposition à un projet de loi se cristalliser, reçoit lui-même les candidats opposants, et leur prodigue force assurances sur la possibilité de négocier les aspects du projet. En clair, il leur dit: si vous vous opposez, je ne négocie pas et vous aurez en partage la version « dure » du projet. Négociez, et je suis prêt à l’assouplir. Jusqu’ici, ça marche (étudiants, syndicats sur le service minimum), et les opposants ont tous choisi de négocier, privant les opposants de causes et de tribunes.
Enfin, Nicolas Sarkozy reçoit à l’Elysée, pour les consulter pour les évènements importants, tous les leaders de tous les partis. Même Jean-Marie le Pen, dont le FN était jusqu’ici banni, ou Ségolène Royal, qui n’est chef que d’elle-même au PS. Ce qui les prive de l’habituelle accusation d’une présidence partisane et sectaire.
Le plus curieux, et qui fait JusMurmurandi avec un certain cynisme, c’est que ce que fait le Président aujourd’hui, c’est exactement ce que le PS et le Modem conseillaient comme une bonne pratique du gouvernement de la France: l’ouverture à l’opposition (6 socialistes au gouvernement), la participation de cette opposition au pouvoir (la présidence de la commission des finances à un PS, des missions à Hubert Védrine et Jack Lang), la négociation avec ses adversaires politiques (étudiants, syndicats). On en déduit que PS et Modem devraient être contents. Eh bien pas du tout! Signe que leurs méthodes n’ont de bon que quand ce sont eux-mêmes qui les appliquent.
Comme le PS pour ses affaires internes, où les débats sont manifestement marqués par l’ouverture, la négociation, la tolérance de l’opposition. Si c’est comme cela qu’ils veulent gérer la France…
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