Jack en a sa Clack

juillet 12, 2007 on 4:53 | In France | Commentaires fermés

JusMurmurandi présente ses excuses à ceux de ses lecteurs qui seraient saturés d’articles sur les aléas, déboires, turpitudes et autres avatars du Parti Socialiste.

Mais quand une personnalité aussi emblématique que Jack Lang claque la porte, lui qui pendant de nombreuses années a été la personnalité PS la plus populaire de France, lui qui a été le seul éléphant à prendre fait et cause pour Ségolène Royal, lui qui est le dernier des grands affidés mitterrandiens au Conseil national à avoir fait 14 ans de parcours aux côtés de celui qu’il faut bien appeler le seul Président PS de la Ve République, c’est une nouvelle onde de choc qui fait vaciller les décombres du parti de François Mitterrand. Par charité, on ne dira pas du parti de Jaurès, de Blum ou de Mendès, vite renvoyés à leur chère naphtaline une fois éteints les lampions de la campagne électorale, tant la grande ombre qu’ils projettent gène ceux qui se voudraient leurs successeurs.

Quel crime est reproché à Jack Lang? Celui de « considérer » la proposition qui lui est faite par le Président Sarkozy de participer à une commission sur l’évolution des institutions de la Ve République. Commission dont on ne sait encore presque rien, c’est dire si le procès fait à JL est avant tout d’intention. Le plus curieux est que, d’une part, Lang était l’un des rares éléphants à ne pas avoir manifesté d’ambition personnelle démesurée, contrairement à tant d’autres qui se verraient bien en Premier Secrétaire. Et d’autre part que l’attaque vient de Jean-Marc Ayrault, c’est-à-dire de l’un des fidèles ségolènistes de la dernière campagne, donc, en toute logique, d’un allié de l’accusé.

Cette liquidation en bonne et due forme à laquelle vient de se livrer Jean-Marc Ayrault montre bien à quel point la campagne de Ségolène Royal était fondée sur la notion que le « fromage » disponible et bon à partager est de taille constante et fixe. Pour un partage plus égal, on fait les 35 heures pour que plus de gens aient moins de travail. Pour un partage avec de plus grosses parts de pouvoir, on réduit le nombre des éléphants invités au banquet.

Ceci contraste évidemment avec la vision sarkozienne des choses, pour qui le « gâteau » est manifestement extensible, et, il l’espère, de plus en plus gros. Car pour lui, l’ouverture c’est « faire travailler plus de socialistes pour gagner plus de voix ». En tout cas, il est clair que la réussite phénoménale de cette manœuvre de captation des personnalités socialistes le plus populaires aura fait faire de nombreuses réunions imprévues aux caciques du PS. Ils pourront faire crédit au Président d’avoir rendu ces heures supplémentaires libres de tous impôts ou charges sociales, et d’avoir réduit le risque d’être poursuivi pour excès de travail (plus de 35h hebdomadaires) par le terrible inspecteur du travail Gérard Filoche.

Quant à l’émiettement des sous-ensembles à l’intérieur des courants du PS, cela s’appelle de la balkanisation. Mais balkaniser le territoire de Hollande, JusMurmurandi y perd son latin.