Obama ou Schwarzenegger à la Maison Blanche ?

mars 17, 2010 on 9:59 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’Oncle Sam est de retour. Et ça va faire mal. Après une période de relative absence en termes de leadership mondial, plombé par la double guerre d’Afghanistan, plaidable, et d’Irak, lamentable, et par la crise économique et financière, née d’une orgie tolérée de crédit aux États-Unis, les signes se multiplient.

D’abord Barack Obama reçoit le Dalaï Lama, geste contentieux avec Beijing, qui s’est peut-être vu trop beau trop vite en croyant pouvoir faire faire ses 4 volontés au reste du monde. Puis il vend des armes à Taïwan, geste qui ne se contente plus, comme le précédent, d’une valeur symbolique. Ensuite, histoire de montrer que ce n’est pas qu’en direction de la Chine, son administration accorde à Boeing un cahier de charges sur mesures pour leur faire gagner un marché de 35 milliards d’euros pour des avions ravitailleurs, auparavant dévolu aux Européens.

Mais tout ceci c’est encore qu’une mise en bouche, une modeste entrée en matière, comparé à ce qui se fait en ce moment dans la discrétion et l’indifférence.

Le Sénat américain discute de la proposition, à caractère quasi-officielle, du Sénateur Charles Schumer, de donner aux États-unis la possibilité législative de prendre toutes sortes de sanctions contre des pays qui sous-évalueraient leur monnaie.

Parmi ces sanctions, bien sûr, des droits de douane sur les importations.

Sous cet abord technique, il s’agit d’une véritable bombe atomique, dirigée en premier contre la Chine, dont les exportations quasi-illimitées exaspèrent une Amérique qui souffre de 10% de chômage. Laquelle Amérique se lamente que ce déséquilibre est du avant tout à une sous-évaluation massive de la monnaie chinoise le yuan. Ce que confirme le Fonds Monétaire International.

Car ce que dit cette loi, c’est que les États-Unis se reconnaissent comme seuls juges de savoir si un pays « joue le jeu ». Ce qui atomise purement et simplement toute démarche multilatérale, telle que l’OMC, le cycle de Doha, et la tentative d’ouverture toujours plus grande du commerce mondial.

Quand on sait à quel point les États-unis ont, eux-mêmes joué sans aucune vergogne de la baisse de leur dollar quand ça les arrangeait, on ne peut qu’être inquiet.

Quand en plus on se souvient qu’il y a non seulement les problèmes d’échanges commerciaux qui son liés à la valeur, mais aussi le financement des déficits internationaux, et notamment l’énorme flux d’achat chinois de dette américaine, l’inquiétude devient pétrifiante.

Si le monde pensait en avoir fini avec une administration américaine unilatérale et autoritaire, on risque de voir que, comme à la SNCF, « un train peut en cacher un autre ».

Il y en a qui vont avoir l’air fin si c’est le cas, ce sont les membres du jury du Prix Nobel de la Paix. Et d’autres qui vont se sentir cocus, croyant avoir élu un émule de Martin Luther King, et se retrouvant avec un disciple de Schwarzenegger…

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