Comment les régionales viennent de faire perdre la gauche pour 2012…

mars 21, 2010 on 4:55 | In Elections présidentielles 2012, France, Insolite | 2 Comments

Alimenter un blog peut se résumer à faire des commentaires doctes ou drôles sur ce qui vient de se passer. C’est sans risques. Mais il est plus amusant de se lancer dans les prédictions. Comme quand JusMurmurandi a prédit l’implosion financière de la Grèce.

Maintenant, JusMurmurandi affirme que la gauche vient de perdre les présidentielles de 2012. Vous noterez l’ambition d’une telle prédiction, avant même que l’on connaisse un seul des candidats, les sempiternels Jean-Marie Le Pen et Arlette Laguiller ayant dépassé leur date de péremption.

Oh, cette défaite ne sera pas due à ce que la gauche n’a pas assez d’idées ou de programme, et déjà trop de candidats. Ceci, quoique vrai, peut encore être corrigé, et ne serait, après tout, qu’un remake de 2007, voire de 2002.

Non, la gauche a perdu 2012 en 2010, et ce n’est même pas de sa faute.

Ce qui va perdre la gauche, c’est Bayrou. Dont le rêve, pourtant, était de perdre la droite.

Les régionales ont donné une gifle magistrale au MODEM, après celle des européennes: 4% des voix. Ce qui, outre l’impact sur le moral des troupes et la crédibilité du parti, décime les finances, qui reposent sur le nombre d’élus.

Cette réalité est tellement évidente que les rats quittent le navire avant qu’il n’achève de sombrer, et tant qu’ils ont pour une autre formations politique une valeur marchande résiduelle.

Le problème que cela pose à la gauche, c’est que le MODEM représentait bel et bien son seul allié au centre. Jamais la gauche n’a été élue sans composante centriste, et la droite non plus d’ailleurs. C’est toujours au centre que se sont jouées les élections présidentielles.

Or, non seulement le MODEM implosé ne sera pas le composant indispensable à une alliance centre gauche-gauche-écologistes, seule configuration possible à une victoire à gauche, mais le PS lui-même a perdu son aile droite, représentée longtemps par les rocardiens, et s’est gauchisé pour tenter de freiner la ré-émergence d’une alternative plus à gauche que lui (Parti de Gauche, NPA, ruines communistes).

Non, ils se sont ancrés encore plus à gauche en pensant que cela renforçait leur opposition à Sarkozy. Au lieu de quoi ils lui donnent de l’espace, ce dont l’autre fera, le moment venu, ses choux gras, avec sa débauche (dans tous les sens du terme) d’élus anciennement à gauche.

Et on ne peut pas dire que l’alliance avec des écologistes dopés par de bons scores tant européens que régionaux, et emmenés par un Daniel Cohn-Bendit tout frétillant d’intelligence politique, fasse grand-chose pour attirer l’électorat du ventre. Pardon, du centre.

Voilà pourquoi, à deux ans de l’échéance, et avant même le résultat du second tour des régionales, JusMurmurandi prédit l’échec de la gauche en 2012.

Sauf que, comme le disait Harold Wilson, Premier Ministre britannique des années 60, en politique, une semaine, c’est déjà long…

2 commentaires

  1. Je me rappelle pour la Grèce en effet.
    Votre raisonnement se tient.
    Quel est votre avis pour les législatives qui suivront les présidentielles de 2012 ?
    Vous devriez mettre un sondage en ligne sur la frame de droite de votre blog avec deux questions :
    Qui sera le (la) candidat(e) du PS en 2012 ?
    Qui sera élu ?

    Commentaire by bilbothobbit — 22 mars 2010 #

  2. Depuis la réforme constitutionnelle du quinquennat, il y a, pour l’instant, simultanéité des présidentielles et des législatives. Il serait surprenant que celui ou celle qui gagnera les premières ne gagne pas, aussi, les secondes.
    Quand vous posez la question « qui sera le (la) candidat(e) du PS en 2012? », vous excluez déjà, cher Bilbothobbit, la configuration qui semble la plus vraisemblable, à savoir qu’il y en ait plusieurs. Dans l’état actuel des choses, rien ne semble pouvoir empêcher Ségolène Royal de se croire un destin national, alors que rien n’oblige une majorité du PS à lui en fournir le véhicule. On se dirige donc, pour le moment, vers une candidature PS « officielle », et une candidature Royal, socialiste hors-PS, donc hors primaires… Ce sera donc le désordre. Cela semble devoir l’être aussi chez les écologistes, donc la composante Verte, la plus importante, est intrinsèquement rétive à toute forme d’ordre ou de hiérarchie. Mais il ne faut pas oublier la possibilité que Nicolas Sarkozy ne se représente pas, épuisé par le rythme d’enfer qu’il mène depuis 2007, par le poids de la crise, et l’accumulation sans fin de critiques qui lui sont adressées. Si c’était le cas, il y aurait, là aussi une belle pagaille pour être le candidat gagnant.
    Deux certitudes cependant, que JusMurmurandi vous offre en exclusivité mondiale, et même galactique: les noms des candidats MODEM: Bayrou, et FN: Le Pen

    Commentaire by JM2 — 23 mars 2010 #

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