L’ironie de l’Histoire

mars 22, 2010 on 6:53 | In Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Barack Obama l’a fait, et la réforme du système de santé américain a été votée hier soir. 32 millions d’américains, aujourd’hui non couverts par une assurance, pourront et devront s’assurer.

Ceci représente un changement majeur dans le système le plus cher du monde (18% du p.i.b., soit quasiment le double de l’Allemagne!, alors même qu’il laissait de côté des dizaines de millions de gens). Tous les candidats démocrates des 30 dernières années avaient promis de le mettre en œuvre s’ils étaient élus, et tous ceux qui l’ont été s’y sont essayé et cassé les dents. Dont Bill Clinton, pour qui cela restera son échec politique le plus marquant.

Les Républicains étaient totalement opposés à cette réforme, qui représente tout ce qu’ils détestent: l’intervention de l’Etat, une hausse des impôts au profit des pauvres, la régulation d’un secteur privé gros contributeur de finances électorales.

Maintenant que c’est voté, Obama aura tenu sa plus importante promesse électorale, et marqué l’Histoire en réussissant, après de nombreux échecs, la plus importante réforme depuis celle portant création de Medicare et Medicaid, les systèmes de santé couvrant certaines personnes âgées et certains nécessiteux.

Sauf que l’Histoire n’accorde pas une place si importante que cela au Président qui mit en œuvre cette réforme dans les années 60: Lyndon Johnson, alors même qu’elle a transformé les conditions de vie de dizaines de millions d’Américains…

Au passage, on notera une similitude et une différence importantes avec l’action de Nicolas Sarkozy. Alors que le Président français a ouvert en parallèle un grand nombre de chantiers de réforme, Obama a toujours été très clair sur la priorité donnée à ce seul projet, quitte à mettre sa politique étrangère par exemple en suspens en attendant.

Et Sarkozy a maintenant son grand chantier qui l’attend pour 2010: la nième réforme des retraites, dont tout le monde veut bénéficier sans la payer… réforme dont, bien entendu, personne ne lui saura gré…

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