Airbus, un avion antisocialiste ?

juillet 17, 2007 on 4:21 | In Economie, Europe, France, International | Commentaires fermés

La nouvelle structure d’EADS a à peine été annoncée que déjà l’opposition se mobilise pour la dénoncer. Comme sur les 3 dirigeants principaux il y en a 2 qui sont allemands, le PS parle d’un mauvais accord pour la France. Ceci est révélateur à bien des égards.

D’abord que le PS pense que la défense des intérêts français ne peut être assurée que par un dirigeant français. Un raisonnement dans lequel la santé et l’efficacité de l’entreprise ne figurent pas. Un raisonnement qui n’étonne pas venant d’un parti de fonctionnaires, souvent énarques, souvent anciens marxistes.
Ensuite parce que ce raisonnement est à l’encontre des idées européennes prétendument prônées par le PS. Puisque l’Europe, c’est la force par l’union, alors qu’ici ils prêchent le repli sur les intérêts nationaux.

Enfin parce que le PS se trompe de calcul. Ce n’est pas le nombre de dirigeants qui compte, c’est leur poste. Le poste critique, celui qui dirige les dizaines de milliers de salariés, celui qui doit mettre en oeuvre la compétitivité d’Airbus et prendre les décisions qui conditionnent l’avenir, c’est celui de Louis Gallois. Thomas Enders, le patron allemand d’Airbus, sera son subordonné. Et le Président du Conseil de Surveillance n’aura qu’un rôle de supervision, pas un rôle opérationnel. Mais pour comprendre cela, il faudrait connaitre l’entreprise. Et certains de ses meilleurs connaisseurs au PS (ils ne sont pas légion), sont partis voir ailleurs (DSK, Eric Besson), expliquant peut-être cette myopie.

Enfin, pour montrer une fois de plus que le PS honnit tous les siens qui pactiseraient avec l’ennemi, JusMurmurandi rappelle que Louis Gallois, l’homme clef de cette refondation, est un homme dont l’ancrage à gauche ne saurait être mis en doute, puisqu’il a été 2 fois directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement.

Comme quoi on ne peut être prophète en son pays