Les espoirs de la belle italienne s’envolent…

juillet 18, 2007 on 8:44 | In Economie, Europe | Commentaires fermés

Voilà un bel exemple de ce qui se passe dans le secteur concurrentiel lorsqu’une entreprise est désespérément sous performante par rapport à ses concurrentes.

Il y a maintenant sept mois, le gouvernement italien a ouvert les enchères afin de vendre sa participation dans la compagnie aérienne nationale Alitalia.

Un à un les enchérisseurs potentiels ont pris les jambes à leur cou, Air France, Aeroflot pour les étrangers, Air One pour les nationaux, tous ont détourné leur regard de la compagnie criblée de dettes, avec un réseau qui est l’ombre de ce qu’il était, une flotte d’appareils vieillissante et surtout des relations sociales d’un autre temps.

Combien de fois les personnels se sont ils mis en grève pendant ces sept mois ? A voir le « succès » de la mise en vente, cela a sans nul doute contribué à ce que le gouvernement italien, la queue (d’un avion ?) entre les jambes, retire Alitalia de la vente.

Que va t il se passer maintenant ? C’est bien la question que l’on se pose de l’autre côté des Alpes.

Combien de temps encore le contribuable italien va t il accepter de faire les fins de mois de cette compagnie qui va d’échec en échec ?
La France a elle aussi connu cela avec une Air France au bord du gouffre après la désastreuse gestion de l’un des frères Attali; réseau disproportionné, outils de gestion dépassés, personnels pléthoriques et non compétitifs, il a fallu d’âpres négociations avec Bruxelles, les syndicats et l’immense talent et les efforts d’un Christian Blanc pour redresser la barre de notre compagnie nationale, aujourd’hui privée (mais pas de capitaux, comme la belle italienne) et renforcée grâce à la fusion avec KLM.

Alors que le cours de son action s’envole, il en va de même pour les espoirs de vente pour Alitalia.

Que ceux qui en 2007 s’arc boutent sur des positions archaïques en prennent de la graine.

Car l’une des solutions qui s’offre aujourd’hui à Romano Prodi, c’est de couper les vivres à sa compagnie nationale, à laquelle il ne resterait que douze mois à vivre avec les ressources financières actuellement disponibles. Comme ce fut le cas avec Tony Blair qui laissa MG Rover disparaitre sans autre forme de procès avec ses dizaines de milliers de salariés en Grande Bretagne. Tout travailliste qu’il était.
Parce qu’un jour, lorsque cela devient un enjeu politique important, une décision « courageuse » d’arrêter des subventions sans fin à une entreprise sans avenir peut devenir une issue politique tant incontournable qu’inévitable pour soutenir la carrière d’un membre de gouvernement.

Et dans ce cas là, plus aucun archaïsme ne suffit à arrêter qui que ce soit.

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