Et maintenant, on fait quoi?

avril 3, 2010 on 12:52 | In France | Commentaires fermés

Les élections régionales sont passées. Bien passées, ou mal passées, mais passées. Maintenant, pas d’échéance politique avant mai 2012 et la combinaison des présidentielles et des législatives.

Question: d’ici là, on fait quoi?

Pour la majorité, il s’agit de choisir entre gouverner et assurer sa réélection. Sauf si l’on considère que c’est la même chose. Mais il est clair que des décisions douloureuses se profilent à l’horizon, notamment la réforme des retraites. Avec leur inconséquence habituelle, la majorité des Français ne souhaitent ni réduction des prestations, ni augmentation des cotisations ni allongement du temps de travail Et pour payer, on fait comment? A titre d’exemple, le déficit des régimes sociaux cette année, c’est quasiment 60 fois le bouclier fiscal. Donc annuler celui-ci ne changerait vraiment rien…

Pour l’opposition socialiste, la donne est on ne peut plus différente. Leur défaite de 2007, après une longue période où les sondages les donnaient aussi favoris qu’imbattables, les socialistes est due notamment à une insigne faiblesse du programme de leur candidate, Ségolène Royal.

Martine Aubry donne donc dès aujourd’hui l’ébauche d’un programme socialiste. Ce qui est fascinant, puisqu’ils n’ont ni consulté leur base, ni leurs indispensables alliés, tant à leur gauche que les écologistes, ni choisi un candidat.

Ce qui veut dire qu’il faudra au candidat, quel qu’il ou elle soit, endosser un programme qu’il n’aura pas choisi, que les militants n’auront pas contribué à échafauder, et que les alliés n’auront pas enrichi. bref, tout à l’envers de ce qu’il faudrait faire. Comme si d’avoir échoué avec cette même méthode en 2007 ne leur avait rien appris.

Pendant ce temps là, et deux ans et quelque, en politique, c’est très long, il va leur falloir continuer à s’opposer à Sarkozy. Ce qui veut dire qu’ils se condamnent aussi à ce que leur programme ne converge sur rien, mais rien du tout, avec celui de la droite, sauf à ce que leur opposition et leur programme de demain en se contredisent. Raisonnement qui les a conduit à s’opposer au RSA, à la suppression de la publicité sur le service public, au Grenelle de l’environnement, à torpiller la taxe carbone, à refuser le plan de sauvetage des banques, et j’en passe, et qui les conduira, dans la même veine, à refuser quoique le Gouvernement propose sur les retraites.

Alors, vous me direz, il est clair que les socialistes vont devoir raconter n’importe quoi pour atteindre tous ces objectifs contradictoires: l’opposition aujourd’hui et le pouvoir demain, le programme aujourd’hui et le candidat demain, la popularité aujourd’hui et l’élection demain.

Mais que donc devraient-ils faire?

C’est simple: se taire. Et laisser faire le temps. Une leçon de François Mitterrand, mais qu’il n’ont pas su retenir. Il faut dire que celui-ci n’a jamais été vraiment reconnu comme socialiste pur jus.

Peut-être est-ce là ce qui a fait la différence…

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