Jacques a dit…

juillet 22, 2007 on 9:12 | In France, Incongruités | Commentaires fermés

Jacques Chirac, ancien président de la République, a été entendu cette semaine pour la première fois dans le cadre de l’enquête sur le financement du RPR dans les années 90.

Suivant les informations qui ont été rapportées, on a entendu :
que les règles de financement des partis politiques n’avaient pas été clairement définies avant une suite de mesures législatives à la fin des années 90 délimitant ce qui restait légal et ce qui sortait désormais du cadre autorisé,

que Jacques Chirac avait confié à des personnes de son entourage le soin de s’assurer que les financements obtenus était bien licites, notamment Alain Juppé ou Robert Galley, et que lui par conséquent ne faisait que survoler les choses d’une façon distante….

Chacun appréciera, en particulier « le meilleur d’entre nous », Alain Juppé, dont la carrière politique a pris un plomb dans l’aile certain à la suite de sa condamnation pour sa participation à ce délit.

Mais ce qui a véritablement interpellé JusMurmurandi, c’est la fameuse lettre signée de la main du maire de Paris de l’époque, Jacques Chirac donc, qui donne une promotion à une employée de la ville pour la récompenser de son bon travail au RPR.

Car ses propos sur ce courrier sont édifiants, même si, potentiellement, banals au sein de la classe politique.

« Il est évident, a-t-il dit sur PV, que je ne lisais que très rapidement ce type de documents qui m’étaient présentés dans des parapheurs. Je l’ai signée sans y prêter plus d’attention quant à son contenu. »

Donc M. Chirac explique qu’il engageait sa responsabilité au travers de sa signature sans plus de formalisme, contrôle ou vérification.

Cela rappelle à JusMurmurandi une anecdote amusante que l’on prête au Général de Gaulle.

Un préfet lui écrit, en dictant à une secrétaire comme le voulait la pratique à cette époque ; arrivé à la fin du courrier, il lui dit « mettez au vieux schnock la formule de politesse habituelle » ou quelque chose de similaire.

Au lieu d’obtempérer, la secrétaire en question retranscrivit la formule dictée verbatim.

On raconte que le préfet fut convoqué à l’Elysée et entendit le discours suivant du Général. « Que votre secrétaire soit une gourde, soit, mais lorsque vous signez un courrier qui vous est présenté, c’est votre responsabilité qui est engagée. » Et le préfet de se retrouver hors cadre ou en coopération culturelle dans quelque pays de cinquième zone.

Puisque Jacques Chirac, pour revenir au cas qui nous intéresse, prétend n’avoir été qu’une « caisse enregistreuse » en signant les parapheurs présentés sans y prêter d’attention, cela signifierait t il, en poussant le raisonnement jusqu’à l’absurde, que les électeurs parisiens ont en fait élu sa secrétaire ou, au mieux, son chef de cabinet ?

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