11,5%

avril 13, 2010 on 7:23 | In Best of, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, Europe, France, Incongruités, Insolite, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 2 Comments

Titre laconique, froid, cynique.

C’est le pourcentage d’avions du type  Tupolev TU 154 qui ont eu un accident, ce modèle même emprunté par le président polonais samedi.

En effet, sur les neuf cents et quelques avions construits, environ 106 sont déjà tombés, soit 11.5%.

Avec à la clé, quelques trois mille victimes.

Cela veut dire que depuis environ quarante ans que cet avion vole, il arrive en moyenne 2.5 accidents par an avec ce seul type !

Si l’on compare la base de données pour la famille Boeing 737, avion contemporain du TU 154,  qui comprend toutes les versions y compris celles livrées encore aujourd’hui, ce sont environ 5.900 avions qui ont été construits à ce jour. Et seulement 135 ont connu un accident total ou partiel. Soit 2.3%.

Presque cinq fois moins d’accidents. Pour ce qui est des victimes, elles sont au nombre de 3.937 personnes, nombre plus élevé, mais beaucoup plus bas lorsque rapporté au nombre d’appareils construits.

Vous allez dire, à quoi bon ces chiffres, froids, par rapport à la tristesse de ces accidents, toujours spectaculaires, toujours mis en avant alors que le transport aérien est un des plus sûrs, arrivant derrière le train et…les ascenseurs.

La première question que l’on peut se poser, c’est de se demander ce que faisait le chef de l’Etat polonais dans un vieux coucou pareil, alors que la Pologne, fraîchement entrée dans l’Union européenne s’était empressée d’acheter des avions américains tant pour son aviation civile que militaire après avoir mis la main sur l’aide agricole de Bruxelles….

Ce qui intéresse JusMurmurandi, c’est la comparaison. Certes, comme toute comparaison elle est imparfaite.

Elle montre, dans une certaine mesure, ce qui sépare les fabrications soviétiques des fabrications contemporaines occidentales.

Elle illustre, de manière maladroite, ce qui arrive lorsque l’on est dans un monde sans concurrence, comme ce qui était pratiqué de l’autre côté du rideau de fer jusqu’à la chute du Mur.

Elle explique que le président bulgare ait immédiatement décidé de se séparer de son Tupolev 154, après l’accident fatal de samedi.

Elle justifie que JusMurmurandi soit vent debout contre les éructations des syndicats issus de l’ère soviétique pour la réforme des retraites en France.

Tupolev TU 154

2 commentaires

  1. Espérons que la réforme des retraites ne va pas faire comme cet autre chef-d’oeuvre du kompleks Tupolev, le tu-144, qui s’était brisé en plein vol au salon du Bourget !

    Commentaire by Paulot — 13 avril 2010 #

  2. Votre analogie est excellente Kamarad Paulot, bravo et merci !

    Commentaire by JM1 — 13 avril 2010 #

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