Pour rire, ou pour pleurer?

avril 29, 2010 on 5:36 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Le seul sujet sur lequel la classe politique française tombe d’accord, après des années de désaccord systématique, c’est le sauvetage de la Grèce. Ce qui montre que ce sauvetage est plus important que le RSA, la taxe carbone, ou le sauvetage des banques françaises, trois sujets d’importance où l’on a vu la gauche, surprenemment, voter « contre ». Serait-ce parce qu’ils ont lu JusMurmurandi, qui dit que le problème grec d’aujourd’hui est le problème français de demain, et que la gauche n’a aucune intention d’y échapper en mettant de l’ordre dans les finances publiques au cas où elle reviendrait aux affaires?

Un hôpital (le CHU de Nancy) a « renoncé » à réclamer 100.000€ à quelqu’un dont la mère, aujourd’hui décédée, y a passé 6 ans. Pourquoi cette « mansuétude », même si elle n’est que temporaire (!)? Tout simplement parce que cette dame a passé ces 6 ans en coma végétatif pour avoir été la victime d’une erreur d’anesthésie. Et il faudrait payer , en plus, pour être mis(e) dans le coma?

Liès Hebbadj, le « compagnon » de la femme verbalisée pour port du niqab, est semble-t-il un homme fort religieux, dont les compagnes aussi sont tenues de l’être. Mais quand il est accusé de polygamie, il se défend en disant que ces femmes sont « ses maîtresses ». Curieuse version de l’islam que d’avoir une femme et des maitresses. Sans doute JusMurmurandi n’a-t-il pas à sa disposition la « bonne » version du Coran qui autorise ce mode de vie. A moins que M. Hebbadj ne soit en fait marié plusieurs fois, auquel cas il n’a pas de maîtresses, et tout va bien. Sauf que là il mentirait en déclarant que ce sont ses maîtresses, ce qui ne correspond pas non plus à une vie telle que prescrite par le Coran…
En tout cas, qui peut croire que les agents qui ont verbalisée la femme niqabée, une première en France, soient tombés « au hasard » sur l’épouse d’un homme « à compagnes multiples », et accusé de violences domestiques (on ne sait pas s’il faut écrire conjugales…) de surcroît. Ou alors le hasard a fait un royal cadeau aux services de M. Hortefeux juste avant le débat sur la loi interdisant la burqa, lesquels services n’auraient « rien vu » jusque là. Y compris les imams qui auraient (s’il est polygame) célébré de multiples unions religieuses sans union civile préalable, au mépris de la loi de 1907.

La loi sur les obligations de reclassement proposées par les entreprises va changer. Aujourd’hui, une entreprise est tenue de proposer à tout salarié menacé de licenciement tout poste disponible où que ce soit dans le monde. Même s’il est à l’autre bout de la planète et payé cinq, dix ou quinze fois moins. Les salariés, évidemment, se sentent humiliés par de telles offres, et les média en profitent pour clouer au pilori l’entreprise offensante. En oubliant que toute entreprise qui s’y soustrairait se ferait massacrer par les tribunaux prudhommaux. Il est même arrivé que des entreprises soient à la fois condamnées dans les média pour avoir fait ce type d’offre et par les tribunaux pour ne pas l’avoir fait… La loi, nous dit-on, va changer. Les salariés pourront indiquer ce qu’ils sont prêts à accepter en termes de déplacement géographique et de rémunération, et ce qui leur est inacceptable, et ne recevront que des offres correspondant à leur desiderata, pour éviter des offres « humiliantes ». Inutile de dire qu’un salarié aura un choix diabolique à faire: soit accepter par avance une offre inférieure à ce qu’il a, soit ne pas avoir la possibilité de l’accepter quand même en fin de compte. Les contentieux grotesques ont encore de beaux jours devant eux, et le Code du Travail, que le présent gouvernement avait promis (c’est, et de loin, le plus volumineux et complexe au monde) de faire maigrir d’importance, continue au contraire de grossir.

Après la tourmente financière de 2008 et la tourmente économique de 2009, voici la tourmente monétaire de 2010. Qu’est-ce qui la déclenche? La dégradation de la notation de la dette souveraine d’un pays, Grèce, Portugal ou maintenant Espagne par une agence de notation. Vous avez, ces mêmes trois agences, Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch qui ont noté AAA (la meilleure note possible) tous ces crédits subprimes pour autant qu’ils aient été « rehaussés par des assureurs eux aussi bien notés. On sait comment cela a fini, et ce que valaient ces notes. Mais, visiblement, tout le monde continue d’y croire, à ces notes… sauf JusMurmurandi. Expliquer que cette semaine la note espagnole est moins bonne que la semaine dernière alors qu’il n’y a eu aucune nouvelle économique? Ou bien, faute de montrer le chemin, ne courent-elles pas simplement après les marchés?

Dans le sillage (si l’on peut dire) du vol fatal AF 447 Rio-Paris, les agences de sécurité internationales ont reconnu que les instructions données à tous les pilotes de la planète pour faire face à un « décrochage » de l’avion, soit parce qu’il vole trop lentement, soit trop vite, risquaient en fait d’aggraver la situation, et qu’il fallait urgemment les changer. Le pilote ne devra plus pousser les moteurs, mais incliner le manche. Toute similitude entre ces agences de sécurité aérienne et leur réaction face à la crise de l’accident Air France et les agences de sécurité financière « faisant face » aux décrochages de l’économie mondiale n’est pas fortuite…

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