Une Mnouche Kine pique plus…. ou si peu…

juillet 27, 2007 on 3:55 | In Best of, France | Commentaires fermés

Ariane Mnouchkine, la très talentueuse femme de théâtre, créatrice du Théâtre du Soleil, est élue professeure associée au Collège de France. Comme depuis 1830, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, entérine cette élection et signe le décret portant sa nomination.

Voilà le 25 juillet que Mme Mnouchkine refuse cette nomination, au motif que, le décret étant signé de Nicolas Sarkozy, « elle ne veut pas apparaître comme la collaboratrice de ce régime », alors même que ce poste lui faisait extrêmement plaisir. Peste! Quelle femme intègre et instransigeante! Elle refuse ce poste pour marquer qu’elle veut mordre la main de Sarkozy, et qu’il serait donc indécent de se laisser nourrir par elle. C’est beau comme du Corneille, avec son classique dilemne entre devoir et plaisir. Et, en héroïne cornélienne, Ariane Mnouchkine choisit le devoir, et sacrifie le plaisir et les honneurs.

Oui, mais voilà. En femme de théâtre, Mme Mnouchkine sait que, la pièce terminée, on éteint les projecteurs et chacun rentre chez soi, reprenant le cours d’une vie qui n’a rien à voir avec le rôle qu’on vient d’interpréter sur scène.

Et le 27 juillet, 2 jours après son fort noble éclat, Mme Mnouchkine accepte ce qu’elle rejetait avec indignation si peu de temps avant. Décidément, ce n’est plus du Corneille, mais de l’Offenbach.

Cela étant, Mme Mnouchkine peint du « régime de Nicolas Sarkozy », avec lequel « elle ne veut pas collaborer », un tableau avec des mots d’habitude réservés à Vichy. Le simple fait que Nicolas Sarkozy signe ce décret et la nomme montre que ce régime n’a rien de totalitaire puisqu’il nomme sans a priori idéologique des gens dont il n’a rien à attendre, comme Mme Mnouchkine justement, sauf des insultes.

Il est vrai que Vichy a rendu célèbres des femmes comme Sylvia Monfort, autre femme de théâtre, décorée par le Général de Gaulle pour faits de Résistance, ou comme Lucie Aubrac. Ces femmes avaient comme avantage, si l’on peut dire, d’avoir eu à combattre une épouvantable tyrannie. C’était pour elles infiniment plus glorieux que d’avoir refusé, pendant 2 jours, la nomination sarkozienne. On a les héroïsmes qu’on peut.

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