Le monde économique entre en fusion

mai 8, 2010 on 6:22 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

La phase de sortie de crise, dans laquelle notre monde espère bien être entré, et ce, à condition que les spasmes de la crise monétaire grecque ne relancent pas un processus de défiance et de contraction de l’économie. est propice aux acquisitions. Les entreprises qui sont sorties de la crise avec un portefeuille encore quelque peu garni en profitent pour acheter des concurrents moins bien lotis. C’est ce qu’on commence à voir aujourd’hui.

C’était déjà évident pour la finance américaine. Des firmes aussi anciennes importantes et prestigieuses que Lehman, Merril Lynch, Bear Sterns, 3 des 5 plus grosses banques d’affaires, ont coulé ou été absorbées. De même, parmi les banques classiques, Wachovia, Countrywide et autres CIT ont, elles aussi cessé d’être des concurrents indépendants.

Maintenant, c’est le secteur des transports qui est pris de la frénésie des mariages. Delta Airlines a épousé Northwest pour former la plus grosse compagnie mondiale, bientôt rejoint par la fusion, décidée cette semaine, entre United et Continental. Chez les loueurs de voitures,le N°1, Hertz, veut acheter son concurrent Dollar-Thrifty, mais son rival Avis-Budget veut surenchérir. De 5 sociétés, on sera passé en quelques années à 2…

La high-tech elle aussi est animée du même mouvement. L’inventeur des PDA, la société Palm, en grande difficulté, a été rachetée par le géant HP, tandis que le monde des infrastructures de réseaux de télécommunications mobiles ne comptera bientôt plus que 3 ou 4 acteurs, contre 7 il y a quelques années.

Et la même tendance à la concentration s’observe dans la pharmacie ou l’industrie minière.

Là où ça devient plus drôle pour JusMurmurandi, c’est quand on regarde les turpitudes de la recherche de solution pour la Grèce. L’union Européenne et le FMI ont promis trop d’argent pour être prêts à tirer un trait dessus si la Grèce ne tient pas ses promesses (ce qu’elle fait systématiquement depuis 20 ans), et pas assez pour annexer purement et simplement les finances grecques en lui permettant de ne plus avoir besoin de recourir au marché.

La solution? C’est ce que nos gouvernants ont proféré au sortir de leur premier soir de travail commun: une véritable gouvernance et convergence économiques. C’est-à-dire des politiques fiscales et monétaires sinon unique, au moins compatibles et convergentes. Y compris entre fourmis (l’Europe du Nord, pour faire simple), et cigales (l’Europe du Sud). Hormis le fait que ce soit une curieuse expérience de génie génétique animal que de marier ces espèces si différentes, en économie, cela s’appelle une fusion.

Mais une fusion si grande que, par comparaison, la réunification entre les deux Allemagne aura eu l’air d’une simple répétition à toute petite échelle. Voilà qui va donner tout son sens au mot fusion, qui se produit toujours à température élevée…

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