Les recettes d’Air France

juillet 30, 2007 on 3:23 | In France | Commentaires fermés

Air France-KLM serait sur le point d’annoncer une ambitieuse joint venture avec son patenaire dans l’alliance Skyteam, l’américain Delta Airlines. Le principe est de mettre en commun toutes leurs recettes sur les vols transatlantiques et sur les vols court-courrier qui en découlent. Le résultat attendu est une amélioration de la recette de 3%, soit 80 millions d’euros par an pour Air France-KLM.

Que cache ce mot d’ »amélioration de la recette »? Fondamentalement, il est possible aujourd’hui de voler sur un avion Air France ou Delta soit au travers d’un billet Air France soit au travers d’un billet Delta. Et pas toujours au même prix, alors même que l’avion est le même. Cela s’appele le « code-share », ou partage de codes. Il est clair que la joint venture éliminera ces différences, ce qui éliminera du même coup la possibilité pour certains passagers de bénéficier de billets moins chers.

« L’amélioration de la recette » est donc une façon alambiquée de dissimuler une bonne vieille augmentation de prix par réduction de la concurrence. On se demande ce qu’en pensera Bruxelles, auquel JusMurmurandi demande de regarder ce dossier de près.

Quand on lit Skytrax, l’excellent site qui référence l’opinion des passagers de compagnies aériennes, on voit que Paris-Charles de Gaulle est considérée comme la pire plate-forme de correspondance d’Europe.

http://www.airlinequality.com/Airports/Airport_forum/cdg.htm

Dans le même temps, le Président Spinetta écrit aux meilleurs clients d’Air France pour leur dire qu’après de gros efforts, en 2008, 75% des vols longs courriers seront désservis par une passerelle à Roissy (lire, que 25 % seront désservis pas autobus, ce qui vaut 45 minutes de délai si vous êtes à CDG 2E), puis 80% en 2009. Pour information, la concurrence à Londres, Amsterdam ou Francfort est à 100% depuis 20 ans au moins.

Si Air France peut se permettre d’augmenter ses prix alors que ses prestations sont inférieures à celles de ses concurrents apparents, cela démontre qu’il n’y a pas de véritable concurrence. Dans ces conditions, autoriser la joint venture reviendrait à renforcer un monopole. On comprend qu’Air-France-KLM le demande.

C’est tellement plus facile que d’améliorer ses prestations et son rapport qualité-prix.

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