Des Bleus à l’âme

juin 18, 2010 on 6:48 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

L’équipe de France de football a perdu le match de trop hier en Coupe du Monde face au Mexique, et JusMurmurandi est triste.

Pour autant, il y a des signes qui ne trompent pas. Comment espérer une bonne Coupe du Monde quand les matches de préparation ont été si faibles (une victoire, un nul et une défaite contre 3 équipes dont aucune ne figure parmi les qualifiés pour la CdM)? Comment en irait-il autrement quand les matches de qualification ont été aussi nuls, face à de modestes concurrents, les Bleus ayant été largement dépassés par la Serbie, qui n’est quand même pas un géant du football mondial? Comment en irait-il autrement quand la France a fait à l’Euro 2008, comme les marionnettes, trois petits matches et puis s’en sont allés, battus et humiliés?

Bref, si on fait les comptes, depuis 1998 il a eu 3 satisfactions: 1998, 2000 et 2006, et trois échecs complets: 2002, 2008 et 2010. Dans ces derniers trois cas, les Français sont arrivés pleins d’espoirs fondés non sur des résultats mais sur des réputations, des déclarations, et la foi en un « redressement » qui défierait tous les signes avant-coureurs.

Comment ne pas y voir une métaphore assez exacte de l’état de la France, et notamment de ses finances publiques? Comment espérer un « redressement » qui défierait tous les signes avant-coureurs? Comment Martine Aubry peut-elle imaginer que les Français puissent partir en retraite à 60 ans quand tous les grands pays ont retardé leur âge de départ, et les Allemands, nos plus proches voisins et concurrents partent à 67 ans?

Car, en football comme en économie, quand on veut gagner, il faut faire des efforts. Et croire plus en l’organisation, la discipline, la co-opération, et, surtout, le courage qu’en l’emphase, l’arrogance, la magie du verbe, et, surtout, la course démagogique à la popularité.

PS: je sais bien que, mathématiquement, l’équipe de France n’est pas encore éliminée, et qu’un renversement miraculeux est toujours possible. C’est bien là l’un des syndromes les plus pernicieux du mal français: s’en remettre quasi entièrement à l’espoir d’un « renversement miraculeux », qui viendrait compenser les effets des folies d’avant.

Raymond Domenech

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