Lénine-Staline-Poutine ?

août 2, 2007 on 6:59 | In France, Incongruités, International | Commentaires fermés

La condamnation des crimes du régime soviétique n’est plus à la mode à Moscou. Le président Vladimir Poutine, qui s’est déjà singularisé en se déclarant « le seul vrai démocrate au monde« , et en déplorant « qu’il n’ait plus d’interlocuteur à sa hauteur depuis la mort du mahatma Gandhi », trouve que « l’histoire de l’URSS avait eu moins de pages noires que celle des Etats-Unis ».

Notamment, affirme-t-il, l’URSS n’a jamais utilisé l’arme atomique contre des populations civiles (une allusion aux bombes de Nagasaki et Hiroshima), ni arrosé des vastes territoires avec des défoliants (comme les USA l’ont fait au Vietnam).

JusMurmurandi comprend les déclarations du Président Poutine.

D’abord, il ne faut pas oublier que celui-ci est avant tout un cadre de l’ex-KGB, organe central du pouvoir soviétique. Et qu’il a apporté lui-même un buste du tristement célèbre Félix Dzerzhinski, fondateur du prédécesseur du KGB pour le mettre dans son bureau.

Ensuite, l’assassinat à Londres d’Alexandre Litvinienko avec du polonium 210 est dans la droite ligne des pratiques staliniennes et de son célèbre « laboratoire des poisons ».

Les assassinats qui « arrangent le régime », comme celui de la journaliste Anna Politkovskaïa, ont de nombreux antécédents sous Staline.

Maintenant l’internement subit d’une journaliste, Larissa Arap, vient rappeler le temps où l’asile psychiatrique et la camisole de force étaient employés à grande échelle comme une arme contre les dissidents.
A l’étranger, même chose, avec les manoeuvres du Kremlin pour reconquérir le « glacis soviétique »: accommodement avec le Bélarus et la Transnistrie pro-russes, rétorsion contre l’Ukraine et la Géorgie pro-occidentales.

JusMurmurandi connaît la raison de cette poutinienne nostalgie. D’abord la nostalgie est un sentiment essentiel dans l’âme russe. Ensuite, en 2008 auront lieu des élections présidentielles à la suite desquelles il lui faudra céder la place, car la Constitution interdit plus de 2 mandats. Il deviendra donc retraité. Et c’est là qu’est le « hic ». Sous l’URSS, les retraites étaient scrupuleusement versées à leurs destinataires. Depuis, sous Eltsine, ces retraites, quand elles étaient versées, l’étaient avec des mois de retard, et leur montant était devenu dérisoire.

Ce qui frappe le Président Poutine, ce n’est pas de la nostalgie. C’est l’angoisse des fins de mois de demain…:-(

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