Parce que vous le valez bien…

juin 27, 2010 on 4:37 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Trouver un point d’équilibre est toujours un exercice délicat, voir difficile.

Prenons quelques exemples.
La réunion du G8 qui a lieu au Canada.
Les pays d’Amérique du Nord ne veulent pas entendre parler de restrictions budgétaires. Les Etats Unis ont peur qu’en réduisant la dépense fédérale, ils n’enclenchent une récession qui sera pire que le gouffre financier qu’ils sont en train de créer en faisant marcher la planche à billets.
Les Européens tremblent à l’idée qu’en ayant de trop gros déficits, la notation des différents pays concernés soit dégradée.
Si la note d’un pays est dégradée comme cela a récemment le cas de la Grèce, il y a plus de difficultés à se refinancer, les ressources coutent plus cher, et on démarre un cercle vicieux.
Si l’on restreint trop la dépense d’état, en réduisant le nombre de fonctionnaires par exemple, on initie un cycle déflationniste: chômage, moins de rentrées d’impôts divers et variés (TVA, IR, IS…).
Bref il faut trouver un équilibre fin.
Virtus in medias res, disaient les Latins.

Autre exemple la fortune de Me. Bettencourt.
Elle est estimée à 17 milliards d’euro.
Liliane Bettencourt est résidente fiscale française, tandis qu’elle est le premier actionnaire d’un des fleurons français en l’Oréal.

Alors faut il lui chercher des poux pour quelques dizaines de millions du mauvais coté de la frontière qui pourraient l’inciter à partir de France, ou encore tout simplement à vendre ses actions à l’autre gros actionnaire de l’Oréal, le suisse Nestlé?
Pas certain que le siège d’un l’Oréal devenu helvète reste à Clichy la Garenne, n’est ce pas?
On n’ose imaginer les conséquences d’un tel départ.

Prenez enfin le cas du procès Kerviel.
Il est embauché par la Société Générale en tant que trader.
En 2005, déjà, il aurait joué avec le feu et serait passé près du licenciement.
La Générale le garde.
Il continue à engager les fonds de la banque, pour terminer fin 2007 avec des engagements qui se montent à 50 milliards d’Euro.
Il est licencié.
Bouton, le patron de la banque, décide de déboucler les positions en urgence et génère une perte de 4,9 milliards d’Euro.
Qui est coupable?
La banque, de l’avoir embauché alors qu’elle dit aujourd’hui que c’est un escroc et un esprit déviant??
La banque, qui n’aurait pas crée les protections informatiques suffisantes pour empêcher un trader malin au sens premier du terme de passer au travers des mailles du filet sans que quiconque ne déclenche une quelconque alarme (ce qui est différent, vous le noterez, de ne rien voir….).
Ou encore Kerviel qui aurait violé le système pour arriver à cette position invraisemblable qui risquait de faire couler la banque??
Lorsque que l’on écoute une partie et puis l’autre,elles se renvoient la balle.
Tous responsables, personne coupable??

L’équilibre est donc une chose délicate, sensible, à manipuler avec précaution, avec soin.

Difficile à notre époque où nous sommes submergés d’informations, qui disent blanc, noir mais rarement gris, et où il est recommandé d’avoir une opinion « équilibrée » sur tout et sur rien,tout à la fois.
Restez donc avec nous, cher lecteur, pour que nous ayons le plaisir de partager notre avis avec vous.
Parce que vous le valez bien….

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