Trotskyste pour la politique, mais capitaliste pour le business

juillet 9, 2010 on 8:09 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | 1 Comment

Tel un Transformer des films hollywoodiens, l’affaire qui a commencé comme l’affaire Banier ne cesse de se réincarner sous une nouvelle forme. Du photographe qui a reçu près d’un milliard d’euros d’un très vieille dame, on est passé à l’affaire Bettencourt, avec compte en en Suisse et évasion fiscale. Puis cela devient l’affaire Woerth car la vieille dame emploie la femme de l’ex-ministre du Budget. Laquelle affaire Woerth devient une affaire de financement politique car il est aussi le trésorier de l’UMP. Puis c’est l’affaire Thibout, du nom de l’ex-comptable de Mme Bettencourt, qui aurait remis, selon le site Mediapart, 150.000 euros en liquide à Eric Woerth pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Sauf que, hier, Mme Thibout se rétracte devant les policiers et dit que cette partie, de loin la plus cruciale de ses déclarations, est « de la romance de Mediapart ».

On en est donc à cette nouvelle incarnation: l’affaire Mediapart.

Or Mediapart est un site Internet payant créé par Edwy Plenel. Lequel est bien connu non seulement pour ses opinions politiques très à gauche, mais aussi pour avoir été le directeur de la rédaction du Monde. Passage au cours duquel il a rompu avec la tradition éditoriale du « quotidien de référence », fondée sur l’analyse approfondie et réfléchie, pour le lancer à fond dans le journalisme d’investigation à sensations. Y compris avec de spectaculaires dérapages, comme l’a relaté le livre à succès « la face cachée du Monde ».

Or que fait Mediapart sur cette affaire? Du journalisme d’investigation à sensations. Y a-t-il eu un spectaculaire dérapage, comme l’en accuse Claire Thibout, qui parle de « romance »?

Toujours est-il qu’il y a un dérapage que cette affaire arrange bien, ce sont les comptes de Mediapart. Ce site, fondé sur un modèle exclusivement payant d’accès à l’information, contrairement au reste du monde, dit avoir besoin de 28.000 abonnés pour arriver à l’équilibre financier. Grâce à l’affaire Bettencourt-Woerth, il affirme avoir gagné 5.000 abonnés, pour arriver à un total de 24.000. Ce qui signifie qu’avant l’affaire, Mediapart avait 19.000 abonnés, soit les deux-tiers seulement du minimum vital.

D’où la « bénédiction » que représente chaque épisode de l’affaire pour le site de Plenel.

Le plus curieux, c’est que le sensationnalisme de Plenel a tant coûté de lecteurs au Monde qu’il a fallu le recapitaliser à de multiples reprises, alors qu’il rapporte des abonnés à Mediapart et pourrait lui éviter la culbute. Que la dernière recapitalisation du grand quotidien sera l’œuvre d’un trio d’homme d’affaires: Matthieu Pigasse, associé de la banque Lazard, Pierre Bergé, associé de Yves Saint-Laurent, et Xavier Niel, fondateur de Free. Lequel Xavier Niel est aussi bailleur de fonds de… Mediapart

« L’affaire » rebondira-t-elle comme affaire Plenel-Niel?

Edwy Plenel

Un commentaire

  1. En lieu et place de parler de revirements, renseignez-vous un minimum avant d’adopter la posture de l’anti-politiquement correct.

    http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3174

    Commentaire by Thomas — 10 juillet 2010 #

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