Mais que vont-ils pouvoir dire?

août 21, 2010 on 6:08 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, Elections présidentielles 2012, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 1 Comment

Voilà, c’est fait, Sarkozy a tranché, les niches fiscales seront rabotées de quelques 10 milliards à la rentrée. Même en supposant que divers groupes de pression arrivent à faire entendre leur voix et à réduire quelque peu ce montant, cela revient à une augmentation massive d’impôts. Probablement la plus forte qui ait jamais eu lieu depuis 1981.

Pour se rendre compte de l’ampleur, cela fait deux fois et demie plus que le rendement de l’ISF, ou 20 fois plus que le bouclier fiscal qui a été tant décrié.

En outre, comme il s’agit de réduction de niches fiscales, elle pèse sur les contribuables et non sur les non imposables, c’est à dire sur les 45% de ménages français qui ne paient aucun impôt sur le revenu. Difficile de faire cadrer cette mesure avec la logomachie anti-sarkozyste habituelle du Président qui n’en donne qu’aux riches tout en frappant les pauvres.

Ce que JusMurmurandi attend avec la délectation du chat qui voit s’approcher son bol de lait, c’est ce que nos hommes (et femmes) politiques vont bien pouvoir dire.

Comment Sarkozy va pouvoir expliquer que lui qui a fait campagne contre toute hausse des impôts se retrouve obligé d’en faire une de taille record.

Comment Bayrou qui a longtemps fait de la réduction des déficits son cheval de bataille va pouvoir expliquer que c’est une mauvaise mesure.

Comment la gauche qui est la spécialiste toutes catégories de l’alourdissement des impôts va pouvoir expliquer que c’est injuste et anti-social.

Bref, des séances de contorsion à ridiculiser les artistes extraordinaires des cirques chinois.

Mais ce qui est clair c’est que, une fois de plus, quand il a été nécessaire de choisir entre augmenter les impôts et réduire les dépenses de l’État, on a eu droit à la recette française: une alouette de réduction des dépenses, et un cheval d’augmentation des impôts.

Quand on pense que 2011 et 2012 seront des années électorales, où traditionnellement les gouvernements achètent leur popularité au prix de nouvelles dépenses, on ne peut que frémir…

Nicolas Sarkozy

Un commentaire

  1. D’autant plus qu’accroché au cheval de bataille de Bayrou, il y avait le réaménagement des niches fiscales, je me souviens très bien qu’il distillait ça de son docte ton au début du quinquennat.

    Commentaire by Paulot — 21 août 2010 #

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