Rien à voir? Ah, vous croyez? répondent les policiers aux magistrats

août 17, 2007 on 4:59 | In France | Commentaires fermés

Il y a quelques jours à peine, JusMurmurandi (voir l’article: Rien à voir, circulez! disent les magistrats aux policiers) désapprouvait fortement la condamnation par l’Union Syndicale des Magistrats des commentaires très négatifs faits par un syndicat de police d’une décision de simple contrôle judiciaire prise à l’encontre d’un pédophile présumé, qui a avoué et dont l’ordinateur recelait les preuves d’une activité pluriennale. L’USM estimait en termes très durs que la police n’a qu’à faire son travail et se taire sur celui, auguste, des magistrats, protégés de toute critique par la séparation des pouvoirs.

Tragiquement, il se pourrait que l’actualité n’ait laissé que peu de jours avant de donner à cette déclaration un gout de pourriture avancée. Un jeune garçon de 5 ans a été enlevé, et violenté. L’agresseur présumé, qui a déjà en partie reconnu les faits, serait un récidiviste récemment sorti de prison. Il devait se soumettre « en raison de sa dangerosité et du risque de récidive » à un contrôle judiciaire, dont il n’a respecté aucun terme.
Ceci, si cela devait être avéré, suffit à montrer que les décisions de justice ne sont pas à l’abri de conséquences gravissimes, bien au contraire. Que va dire le juge ou la juge aux parents du petit garçon dont la vie est si tragiquement marquée dès sa tendre enfance? Que le magistrat a cru bien faire? Que le manque de moyens excuse tout? Que le coupable n’a pas joué le jeu? Que la prison ne prépare pas à la ré insertion? JusMurmurandi ne pense pas que ces facteurs soient de nature à calmer la souffrance et la colère des parents, ou à redonner à l’enfant une jeunesse apaisée.

Et en attendant, n’en déplaise aux magistrats, c’est la police qui, en seulement 10 heures, a retrouvé l’enfant et mis fin à son enfer. Dans cette affaire, ce sont le pouvoir de la police et l’impuissance de la justice qui sont nettement séparés.