Des Vélib’ qui ne coutent rien, M. Delanoë invente un nouveau système?

août 18, 2007 on 7:59 | In C'est ça, Paris?, Economie, France | Commentaires fermés

Décidément, il est des « vérités » qu’il faut rectifier. Fort de la réelle popularité des Vélib’, M. Delanoë se flatte que « cela ne coûte pas un centime aux Parisiens ».

Pourtant, cela coute bel et bien à la société Decaux: les vélos eux-mêmes, leur entretien, l’entretien des bornes, les camionnettes pour les remonter en haut des pentes, les réparations, le remplacements des centaines de vélos volés, etc… Comme il n’y a pas de publicité sur les vélos, le système ne génère aucun revenu, hormis le très faible montant des locations au-delà d’une demie-heure.

Pas de revenus, mais des coûts pour la société Decaux, et ce la ne coûte rien aux contribuables? Decaux ferait-il dans le mécènat vélocypèdique ? Dans la philanthropie? Dans la Delanoëmania ? Pas du tout, fidèle à sa tradition, Decaux fait dans le business de gagner de l’argent en négociant des contrats avec les municipalités. JusMurmurandi vous révèle comment ça marche:

En fait, la Ville de Paris a lancé un appel d’offres pour des panneaux publicitaires. En contrepartie du droit d’utiliser ses panneaux, les sociétés comme Decaux ou son concurrent Clear Channel devaient payer une royaltie à la ville de Paris, comme une forme de loyer. Sauf que cette fois-ci M. Delanoë a inclus dans le cahier de charges qu’il fallait non seulement payer, mais aussi mettre en place et faire fonctionner Vélib’. Evidemment, Decaux & Co ont offert nettement moins d’argent à la ville compte tenu de ce qu’allait leur coûter Vélib’. Voilà comment le système se finance. Il n’y au demeurant rien d’illégal à cela.

Ce qui choque en revanche, c’est quand M. Delanoë dit que cela ne coute rien aux Parisiens, faisant l’omission des sommes que la Ville aurait du toucher et aurait touchées sans Vélib’.

C’est bel et bien un cout.

Mais cette présentation a plusieurs avantages. D’abord, M. Delanoë passe pour un homme habile, soucieux du bien-être des ses administrés sans pour autant dépenser leur argent. Ensuite, nul ne sait combien coute Vélib’, puisque c’est absorbé et masqué dans le contat de panneaux publicitaires de Decaux. Donc pas de critiques possibles, notamment de ceux qui ne sont pas cyclistes et qui n’apprécieraient pas de subventionner les vélos. Puis, pas de contrôle des dépenses, puisque c’est Decaux qui banque.

Le plus navrant, c’est que, du coup, il n’y a pas eu d’appel d’offres séparé, ni pour les panneaux publicitaires, ni pour les Véilb’. Qui a dit que le meilleur opérateur de panneaux publicitaires serait automatiquement le meilleur opérateur de Vélib’? C’est la technique du « tout compris », dont les détails sont rarement favorables aux clients. En outre, curieusement, seule une société, Decaux, a été en état de répondre au cahier de charges, ce qui n’est pas véritablement une garantie de concurrence en faveur des clients, ici les contribuables assujettis à M. Delanoë.

Mais, comme « cela ne coute rien aux Parisiens », quelle importance?

No Comments yet

Désolé, les commentaires sont fermés pour le moment.