Les Français ne veulent pas travailler jusqu’à 67 ans….

octobre 17, 2010 on 10:08 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | 3 Comments

Les sondages et les manifestations, dont la gauche voudrait faire, et ose le dire, une alternative à la légitimité démocratique entre deux élections, nous disent qu’une frange importante de la population française ne veut pas de l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites.

Les média parlent de 62 ans comme de l’âge de départ, mais la réalité est de 67 ans pour avoir une retraite à taux plein. On imagine le choc dans la population si tous avaient compris ce chiffre pour ce qu’il est.

Les Français trouvent cela atroce, alors que le monde qui nous entoure constate que c’est une réforme a minima, qui repousse les problèmes plus qu’elle ne les règle, compte tenu de l’évolution de la démographie française, phénomène éminemment prévisible.

La gauche, dans les quelques instants où elle s’écarte de la critique pour se risquer sur le terrain, si rare pour elle, de la proposition, trouve qu’il eût été beaucoup mieux de faire une retraite « à la carte », à la mode des pays scandinaves. Dans ce système, chacun peut partir dès 60 ans, ou au contraire travailler beaucoup plus longtemps, et ce qui change est le montant de la retraite qu’il ou elle touchera.

C’est évidemment un piège à cons de dire que cela préserve la retraite à 60 ans, parce qu’aujourd’hui aussi on peut partir même avant 60 ans, simplement, on touche une retraite furieusement réduite.

L’autre volet possible, évidemment, pour financer une retraite à taux plein sans en repousser la date, est l’impôt. Outre les problèmes de principe que cela pose, il faut alors savoir où trouver l’argent. Et, passé l’argument aussi sempiternel que ridicule sur l’injustice du bouclier fiscal, dont la suppression permettrait de raccourcir la durée de travail d’un jour ou deux, autant dire de rien du tout, il y a deux sources d’impôts encore disponibles. L’une est de faire payer l’impôt sur le revenu à la majorité des foyers qui, pour une raison ou une autre ne le payent pas du tout, pas un centime. Comme cela comprend le gros bataillon des électeurs socialistes, à savoir le bas de la classe moyenne on comprend pourquoi ceux-ci ne s’engagent pas dans cette voie. L’autre est de raboter les niches fiscales, ce que le gouvernement vient de mettre en œuvre, là encore a minima, et là encore devant une furieuse opposition de gauche. On imagine donc ce que diraient les média, déjà si anti-sarkozystes, si la déduction spéciale des journalistes était remise en cause. Je ne parle même pas de remettre en cause les avantages en termes de retraite des fonctionnaires, pour qui elle est calculée sur le salaire moyen des 6 derniers mois de carrière et non, comme pour le reste des Français sur la moyenne des 20 dernières années.

Sauf que, il y a un autre moyen, beaucoup moins « dolore » que ceux-ci. Pas besoin de massacrer le taux des pensions servies, ou d’étirer les nombre d’années de cotisation, d’augmenter les impôts payés ou de diminuer les privilèges.

Alors, quelle est cette ressource quasiment miraculeuse? JusMurmurandi aurait-il un secret d’État digne de lui faire attribuer le prix Nobel d’économie?

Il suffirait que les politiciens aient le courage de s’attaquer vraiment à la baisse des dépenses de l’État, comme les Britanniques le font. Pas à la marge, avec des calculs très politiques, mais en fonction de l’utilité et de la productivité, comme cela se fait dans n’importe qu’elle entreprise ou ménage.

Et, tant qu’à faire, cela devrait concerner aussi les collectivités territoriales, villes, départements, régions, qui ne montrent aucune solidarité avec le reste dela nation qui souffrent, et dépensent comme si l’argent poussait sur les arbres et venait aux Français sans effort.

Oui, je sais, réduire les dépenses publiques pour financer les retraites, ce serait….. une révolution!

3 commentaires

  1. Oui, une idée responsable, cohérente et sage. Ce serait en effet une vraie révolution. Une sacrée bataille contre la force d’inertie. Là, je me sens révolutionnaire à la manière du Pasteur Martin Luther King…  » I Have a Dream » !

    Commentaire by Attilala — 17 octobre 2010 #

  2. Bien, cher Jus, bien ! :) )

    Commentaire by jerome — 17 octobre 2010 #

  3. Merci, merci, n’en jetez plus, j’ai les chevilles qui enflent!

    Commentaire by JM2 — 19 octobre 2010 #

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