Vladimir Ilitch Poutine ?

août 29, 2007 on 9:00 | In France, International | Commentaires fermés

Le FSB, ex-KGB a réussi un coup de maître. Ils ont arrêté une bande de 10 tchétchènes, assassins mercenaires, coupables selon eux d’avoir assassiné la journaliste russe Anna Politkovskaïa.

De plus, ils seraient aussi responsables de l’assassinat en pleine ville de Moscou, du journaliste Paul Klebnikov, responsable de l’édition russe du magazine financier américain Forbes.

Enfin, comme un bonheur ne vient jamais seul, ces mêmes assassins, déciément bien redoutables, seraient aussi impliqués dans un autre meurtre spectaculaire, celui du banquier central russe Andrei Kozlov.

Ceci permet au pouvoir russe de marquer des points sur de nombreux plans. D’abord ils détournent les soupçons de Vladimir Poutine, vers qui se pointaient de nombreux doigts accusateurs pour ces 3 meurtres. Celui de Politkovskaïa, gênante pour son enquête qui mettait en lumière les scandales de la sale guerre de Poutine en Tchétchénie. Celui de Klebnikov qui dénonçait la corruption jusqu’au sommet de l’Etat russe. Celui de Kozlov, très impliqué dans la lutte contre le blanchiment d’argent par les banques des oligarques russes.
Ensuite, ces arrestations montrent combien les tchétchènes sont dangereux, ce qui justifie la stratégie poutinienne de répression. Désigner « à l’étranger » le commanditaire des tchétchènes, comme le fait le FSB, vise Boris Berezovski, ex-oligarque russe, éxilé à Londres, et dont l’extradition est réclamée par Moscou. L’impliquer ne fait que renforcer la légitimité de cette demande d’extradition, que les russes utilisent pour minimiser les critiques contre leur refus d’extrader Andrei Lugovoi, accusé par Londres d’avoir empoisonné à mort le russe Alexandre Litvinienko.

Quel est donc le problème avec de « triomphe » de la police russe qui élucide d’un coup 3 meurtres spectaculaires? Qu’on ne voit pas pourquoi les tchétchènes ou Berezovski en auraient voulu à Politkovskaïa, Kozlov ou à Klebnikov, sauf à les faire tuer pour en faire injustement accuser le Kremlin et nuire à la réputation de Poutine.

Mais voilà, avant Poutine, d’autres ont utilisé cette même tactique pour se servir de crimes accomplis sur leurs ordres pour en accuser d’autres. Leurs noms? Lénine, Hitler, Staline. Après Staline vint Krouchtchev, qui en dénonça les crimes.

Qui sera le Krouchtchev de Poutine?