Trop bien élu pour être…

novembre 3, 2010 on 7:50 | In Elections présidentielles 2012, Insolite, International | Commentaires fermés

JusMurmurandi l’avait dit. Même s’il avait marché sur l’eau, Barack Obama n’avait aucun espoir de jamais satisfaire les incroyables attentes que le peuple américain avait placé en lui. Ajoutez à cela le lamentable héritage que lui a laissé l’Administration Bush, avec deux guerres très mal engagées et une crise financière d’une ampleur colossale, et le cocktail est explosif.

D’où notre totale absence de surprise à la victoire des républicains aux élections de mi-mandat, et la majorité à la Chambre des Représentants, ce qui va obliger les politiciens des deux bords à travailler ensemble s’il veulent accomplir quoi que ce soit. Cela s’appelle le bipartisme, et la France pourrait s’en inspirer pour en apprendre quelques leçons fort utiles.

Il faut noter aussi que l’essentiel du l’énergie républicaine, outre leur force de frappe financière, bien supérieure à celle des démocrates, vient du Tea Party, une aile droitière, conservatrice et religieuse, subtile réincarnation des néoconservateurs discrédités par l’ère Bush. Ce qui fait dire à JusMurmurandi que la réélection d’Obama est dans la poche pour 2012. Les républicains se dirigent vers une primaire fratricide, avec un candidat du Tea Party, populiste, démagogue et inéligible, contre un candidat plus traditionnel, et éligible, mais moins mobilisateur…

Mais JusMurmurandi ne peut que se dire que, finalement, susciter trop d’attentes lors de son élection n’est pas un cadeau, tant il est devenu difficile dans nos société complexes d’apporter suffisamment de changement en quelques mois, ici en 2 ans, pour donner aux électeurs, le sentiment d’avoir changé d’époque. Obama lui-même a souvent été comparé à John Kennedy, qui avait lui donné ce sentiment aux Américains. Ce serait oublier qu’il a été très mal élu, l’emportant de justesse contre Richard Nixon, notamment, semble-t-il, grâce aux voix que son père avait acheté cash à ses anciens collègues de la mafia. Donner très peu d’attentes, c’est en quelque sorte se garantir contre la déception et se laisser avant tout un champ de bonnes surprises à venir.

Autre exemple, avec Angela Merkel, qui a commencé son exercidc de Chancelière à la tête d’une coalition, n’ayant pas reçu de majorité à elle seule, ou avec le très récent Premier Ministre britannique David Cameron, qui, à la tête d’une improbable coalition, mène un vrai programme de rupture. La scène politique française ne dit pas autre chose. François Mitterrand, lui aussi, avait suscité pour ses électeurs l’espoir de « changer la vie », et on connait la suite. Chirac et le « fracture sociale » ont connu le même chemin. Et, bien sûr, les espoirs qu’avaient fait naître Nicolas Sarkozy et sa « rupture » sont directement à l’origine de son impopularité d’aujourd’hui.

NB pour ceux qui confondent impopularité et résultats des élections, Mitterrand et Chirac ont été réélus…

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