Karachi-rac?

novembre 18, 2010 on 8:40 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, La Cour des Mécomptes, Poil à gratter | Commentaires fermés

Puisqu’on vous le dit, il y a eu des rétro-commissions dans l’affaire des sous-marins vendus au Pakistan, et c’est l’arrêt du paiement de ces rétro-commissions qui a causé l’attentat de Karachi où des Français ont été tués. Une audition de Charles Million, qui était ministre de la Défense au moment de l’interruption de ces paiements, apporte, d’après les médias, des éléments nouveaux.

Sauf que toute cette affaire marche sur la tête depuis le début, avec un manque de logique tellement évident qu’un enfant de 5 ans s’en apercevrait.

Si la seule chose qu’a arrêtée l’intègre ministre Million, ce sont les rétro-commissions vers la France, en quoi cela a-t-il pu « énerver » qui que ce soit au point d’organiser un attentat, sauf à accuser aussi des Français de l’avoir fait et d’avoir tué d’autres Français? Or ce n’est pas ce qui semble émerger de l’enquête, puisque celle-ci se concentre avant tout sur les finances et non sur les morts.

Mais le « fait nouveau » qu’apporte le témoignage de Million porte sur son assurance qu’il y avait des rétro-commissions. Ce qu’il y a de bien, pour une fois, avec les fuites massives et systématiques qui affectent nos affaires judiciaires, c’est qu’on peut voir ce qui fonde cette assurance. Réponse de Million: deux rapports du SDECE, faits oralement s’il vous plaît.

Ainsi, parce que des espions ont déclaré sans aucun document à l’appui, qu’il y avait des rétro-commissions, l’État a manqué à sa parole envers des bénéficiaires assez puissants pour tuer une douzaine de Français? M. Million, et ses chefs, MM. de Villepin et Chirac, auraient-ils eu une telle confiance en les services secrets qu’ils auraient oublié que ceux-ci ne disent pas toujours la vérité, comme en témoignent les affaires des avions renifleurs, du Rainbow Warrior ou de Cleastream?

Ceci ne veut pas dire, bien sûr qu’il n’y ait pas eu de rétro-commissions. Sauf qu’elles auraient, alors, été bien mal montées, si elles devaient être perçues après une élection qu’il s’agissait, selon l’accusation, de financer.

Mais il est évident que la démarche frénétique et acharnée de ceux qui de Chirac à Million en passant par Villepin, aidée par une presse si déterminée à salir Sarkozy qu’elle en oublie tout sens critique, pour dénoncer les rétro-commissions masque en fait leur panique, car leur action a bel et bien fait tuer des Français, et il est vital pour eux de prouver qu’elle était fondée par une crapulerie franco-française qu’il fallait à tout prix arrêter.

Mais JusMurmurandi prédit que la justice va faire son travail, et que ceux-là mêmes qui aujourd’hui font tout ce qu’ils peuvent pour stimuler et faciliter son action, dans l’espoir de faire tomber Sarkozy dans un trou profond, vont se retrouver du fait même de leurs actions, accusés de meurtre. Qu’il sera bien difficile de justifier, même à supposer que cela se puisse, en s’appuyant sur deux rapports purement oraux d’agents secrets…

Cette fois-ci ce ne sera plus la correctionnelle pour Chirac, mais bel et bien les Assises. Car c’est bel et bien lui qui a piloté l’affaire du début à la fin, via Villepin, à en croire l’intègre Million, qui trouve ainsi un parapluie pour se protéger de l’orage qu’il est en train de déchaîner sans se rendre compte qu’il sera l’arroseur arrosé. Et que Chirac ne pourra l’accuser de mensonge sans faire s’écrouler toute l’affaire.

Dans cette affaire, il y a mort d’hommes. C’est gravissime. Et la qualification pénale, en l’occurrence criminelle, doit primer sur la qualification financière pour condamner les coupables.

Jacques Chirac

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