L’Abbé Pierre, le droit au logement et les larmes de crocodiles

janvier 24, 2007 on 8:05 | In Elections présidentielles 2007, France | Commentaires fermés

L’abbé Pierre est mort. A peine la nouvelle du décès de l’estimable et estimé homme d’église est-elle connue que les hommages commencent à affluer de tous bords, chacun tenant à marquer que la cause des plus déshérités, cause que l’abbé Pierre a symbolisé pendant des décennies, ne le ou la laisse pas indifférent.

JusMurmurandi s’interroge sur ce que valent ces hommages de l’après-dernière minute et s’ils ne sont pas de vulgaires larmes de crocodile.

- M. Delanoë, par exemple, dont les services ont été beaucoup plus diligents à dépenser pour construire moult tramways et couloirs à bus qu’à réaliser le quota de logements sociaux dont la Loi lui fait obligation. Et qu’est-ce que cela aurait été si la Ville de Paris s’était vu attribuer les Jeux Olympiques, dont le faste éphémère et ruineux contraste singulièrement avec la durable générosité à laquelle appelait l’abbé Pierre.
- MM Chirac et de Villepin, qui font voter en toute fin de quinquennat une loi sur le « droit au logement opposable », qui ne créé pas un logement, ne débloque aucun fonds pour solvabiliser une demande insolvable, et sera en tout état de cause exécutée, si elle l’est, lors d’un autre mandat présidentiel et une autre Assemblée nationale. D’ailleurs le titre lui-même est aussi incompréhensible par les supposés bénéficiaires qu’étranger au parler simple et direct de l’abbé Pierre.

- les « collectifs » altermondialistes, que les querelles de personne vont amener à 4 candidats à l’élection présidentielle, singeant en cela les querelles des écologistes, montrant clairement que les personnes au centre de leurs projets ne sont pas les sans-domicile-fixe, mais bien eux-mêmes

N’est-il pas temps pour tous ces ambitieux de faire pénitence et de revenir à la vraie simplicité ?

Il y a des batailles à livrer qui ne requierent aucune bravitude qu’impartit la lointaine Muraille de Chine.

Il y a des mots, comme générosité qui n’ont pas besoin de moult conseillers en image.

Il y a des détresses et des égoïsmes qui ne se contestent pas.

Il y a des façons de parler aux français, peuple parmi les plus généreux quand on les appelle à la solidarité (JusMurmurandi parle de la vraie solidarité, celle qui est librement consentie pour de grandes causes, pas celle décrétée depuis les palais de la République pour habiller d’un mot un impôt alourdi ou une taxe nouvelle).

Et JusMurmurandi l’affirme, quand on parle simple et vrai, et quand on appelle les Français à la grandeur et à la générosité, ils comprennent tous.

C’est ce qu’avait compris l’abbé Pierre.

Et dans ce sens, quand on lit dans la bouche du Premier Ministre, qu’il va nous manquer, là, JusMurmurandi craint bien qu’il ne faille le croire.

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