Qu’ils mangent de la brioche!

janvier 7, 2011 on 3:35 | In Economie, Europe, France, Incongruités, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

C’est la phrase bien connue attribuée à Marie-Antoinette quand elle apprit les révoltes de la faim en 1788, causées par une très forte hausse du prix du pain, qui était alors l’aliment de base en France.

En 2007-2008 déjà les prix alimentaires avaient flambé sous l’effet de la prospérité nouvelle de centaines de millions de Chinois et d’Indiens, ainsi que du fait de vastes surfaces agricoles détournées de produits alimentaires pour des cultures productrices d’éthanol pour remplacer une essence hors de prix. Mais la crise a mis fin à tout cela, et les prix se sont effondrés, au grand dam des agriculteurs français qui avaient oublié de partager leur joie quand ils flambaient.

Mais voilà que, alors que nous avons le sentiment que la crise est encore là, les prix reprennent une folle course vers le haut, le sucre par exemple doublant en un an. Ce qui va bien sûr ravir les agriculteurs, mais pas les consommateurs, notamment pas ceux qui sont très pauvres, et hors d’état de faire face à ces hausses.

Ces hausses ne se limitent pas aux seuls produits alimentaires, de nombreux autres matières premières étant affectées: pétrole, coton, caoutchouc, minerais et métaux.

JusMurmurandi prédit qu’à mesure que les économies occidentales frappées par la crise se redressent, la demande excèdera l’offre, et seule la hausse des prix permettra d’équilibrer les marchés. Cela provoquera un choc très différent de ceux de 1974 et 1979, parce que là c’était uniquement le pétrole, sous l’effet d’un cartel.

Or maintenant, la croissance mondiale va faire buter notre monde contre des contraintes de production globale. Il faudra apprendre à utiliser moins, à payer plus, à trouver des substitutions. Et ce sans espoir de solution, car, pour la première fois, c’est notre monde qui bute sur ses ressources finies face à notre prospérité, qui, elle, requiert des ressources infinies pour continuer à croître.

Et, comme la brioche de Marie Antoinette, les solutions de remplacement coûtent plus cher que celles auxquelles elles se substituent…

Ce qui fait que, cette fois-ci, la hausse des prix va véritablement entrainer une partage des richesses, et une redistribution des consommateurs vers les producteurs.

A tous ceux-ci, JusMurmurandi non seulement souhaite, mais aussi prédit une bonne année!

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