Low cost contre mega-bonus…

janvier 15, 2011 on 4:19 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Qui ne se souvient de la débâcle financière dans laquelle des banquiers aussi inconscients qu’inconséquents ont plongé la planète finance, et, par extension, la planète tout court en 2007/2008/2009?
Et les dégâts sont loin d’avoir été tous réparés en 2010/2011, le nombre de chômeurs restant beaucoup plus élevé dans le monde occidental qu’avant la crise.

Mais il y en a pour qui ce n’est pas la crise, à savoir les banquiers de Wall Street.

Ils vont se partager, au titre de l’année 2010, la bagatelle de 140 milliards de dollars de bonus.

Ce qui, sans compter les salaires « classiques », fait pour une population d’environ 150.000 personnes la modique somme de 900.000 dollars par individu qui a la chance d’exercer ce métier génial où on commence par prendre des risques aux frais des autres et par encaisser des bonus faramineux au passage, puis, quand les choses tournent vinaigre, on se fait secourir, sans coup férir, par l’argent des contribuables, puis, sitôt cette page tournée, tout recommence comme avant, sauf les bonus, qui sont, eux, devenus encore plus gras…

Ces 140 milliards de dollars sont aussi le tiers de la croissance du p.i.b. de toute l’économie américaine en 2010. Le tiers de la croissance accaparée par les bonus de 150.000 personnes qui non seulement ne jouent pas un rôle de créateurs de richesse, mais ont précipité par leurs excès après desquels les orgies romaines n’étaient que de vagues amusements pour des jeunes filles de patronage, c’est beaucoup, quand même, non?

Visiblement les déclarations d’intention des dirigeants de l’époque, Obama, Brown (aujourd’hui Cameron), Sarkozy) n’y changent et n’y changeront rien, les banquiers ont gagné… le droit de se rémunérer à coups de montants astronomiques.

Mais faut-il croire que, parce que les politiques ont échoué à réguler, il n’existe aucune solution? Non, car, c’est la beauté du marché, quand un non-sens économique existe, le marché « génère » un ou des acteurs pour le corriger.

Il est clair qu’aujourd’hui le métier de banquier est exercé par des structures dont les coûts sont, du fait des ces ultra-méga-rémunérations, beaucoup trop élevés. Ceci ouvre donc, comme une vulgaire compagnie aérienne ou un banal supermarché, une place pour des banques d’affaires « low cost ».

JusMurmurandi entend déjà les objections disant que « la banque d’affaires n’est pas un métier comme les autres », car il y faut des capitaux énormes et une confiance qui met des décennies à se construire, sans parler d’équipes de gens de talent rare.

C’est évidemment ce que les banquiers tentent de faire croire, oubliant au passage que le talent des n’a pas suffi à éviter une crise « tsunamesque » qui a ratatiné lesdits capitaux…

Les compagnies aériennes ne disaient pas autre chose, parlant de la nécessaire confiance des passagers, qui mettait des décennies à se construire. On connaît la suite, et JusMurmurandi attend avec impatience les restructurations bancaires quand les futurs anciens « maîtres du Monde », privés non seulement de leurs bonus mais de leurs emplois, en seront réduits à voler avec les compagnies aériennes « low cost, qui les traiteront comme du bétail ordinaire…

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