Libéraux contre interventionnistes

septembre 16, 2007 on 1:30 | In Economie, France, Incongruités, Insolite, International | Commentaires fermés

Les répercussions y compris internationales des turbulences qui affectent le marché américain des crédits immobiliers de bas de gamme (subprime) servent de révélateur à des comportements économiques curieux.

Le Président d’un grand pays déclare: je veux protéger mes compatriotes et les aider à franchir ce cap difficile en les aidant à financer leur logement. C’est, au minimum, de l’interventionnisme d’Etat, au maximum une politique de logement social par l’Etat. Qui est ce Président étatiste? Hugo Chavez du Vénézuela ? Michelle Bachelet au Chili ? Pas du tout, c’est George Bush.

Les banques d’un grand pays et l’Etat s’allient pour sauver 2 d’entre elles, et encore, pas des grandes, qui se sont trop engagées sur le marché du supprime, et leur ouvrent des lignes de crédit totalisant 25 milliards d’euros. On frémit à l’idée des montants nécessaires si les canards boiteux avaient été plus gros. Quel est ce pays où banques et Etat font un si bon ménage pour intervenir dans l’économie de marché? La Corée ? Le Japon ? La Chine ? Pas du tout, c’est la libérale Allemagne de la chancelière Angela Merkel

La banque centrale d’un grand pays doit ouvrir en urgence des lignes de crédit à une banque solvable mais illiquide, pour lui permettre de rembourser ses déposants qui font la queue des heures durant devant les guichets. Où est-on ? En Russie, où les faillites bancaires ont été monnaie courante ? A Hong-Kong, où les épargnants et les rumeurs font un couple souvent hystérique ? Nous sommes dans la flegmatique et très libérale Angleterre post-Thatcher et Blair.

JusMurmurandi suppose que, désormais, les dirigeants de ces 3 pays seront un peu moins pressés de critiquer et faire la leçon à la France et à Nicolas Sarkozy pour son interventionnisme économique. Notamment pour avoir sauvé Alstom ou réformé les structures d’EADS.

Car une leçon se dégage de cette crise internationale. Le laisser-faire libéral, s’il est très efficace en temps normaux, est aussi très volatil en cas de crise. Et la main de l’Etat, trop lourde et lente pour les temps normaux, offre une grande stabilité par gros temps. Cette vérité semble maintenant dépasser les frontières et les critères gauche-droite. Encore un effet de la mondialisation?

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