Tel maître, tel valet, Napoléon et le général Boulanger

septembre 17, 2007 on 3:28 | In France | Commentaires fermés

Dominique de Villepin est sous les feux des media pour la sortie de son livre sur Napoléon. Mais l’essentiel de ses interventions consiste à attaquer Nicolas Sarkozy avec une virulence qui dépasse celle combinée de tous les opposants de gauche du Président UMP.

Dominique de Villepin a bien retenu les leçons de son maître Jacques Chirac. En 1974 il fait perdre les gaullistes de Messmer et Chaban-Delmas en les trahissant au profit de Giscard, avec comme rémunération l’hôtel Matignon. En 1981 il fait perdre ledit Giscard au profit de Mitterrand. En 1988 il fait perdre Barre, mieux placé que lui pour battre Mitterrand, de nouveau au profit de Mitterrand. En 1997, il fait perdre son camp au profit de Jospin avec sa calamiteuse dissolution recommandée par Villepin.

Manifestement Dominique de Villepin ne pardonne pas à Sarkozy d’avoir été écarté de la course au pouvoir, et veut lui rendre la monnaie de sa pièce. Peu importe que ce ne soit pas Sarkozy mais Villepin qui ait inventé le CPE dont l’échec coûta si cher au Premier Ministre de l’époque.

JusMurmurandi voudrait rappeler à DdV quelques différences:

- Chirac se livrait à ses trahisons à partir de son contrôle du parti gaulliste, qui lui assurait sa légitimité et son rôle politique, de son bureau de Maire de Paris, qui lui donnait fonction et train de vie, et de sa capacité à gagner des élections de toutes sortes. Aujourd’hui, Villepin n’a aucun de ses trois atouts.

- hier Chirac attaquait des personnalités affaiblies à droite pour faire élire des forces de gauche (Mitterrand, Jospin). Aujourd’hui Villepin s’attaque à une grande force de droite. Est-ce pour faire élire une faiblesse de gauche?

- Villepin n’a eu dans toute sa carrière politique de légitimité que celle du bureau de Chirac. Aujourd’hui il n’a même plus le droit de le rencontrer du fait du contrôle judiciaire que lui impose le juge d’instruction de l’affaire Clearstream.
Il est à craindre que, dans ces conditions, Villepin, qui se prend quelque part pour un Napoléon en plus grand et plus beau, ne finisse comme le général Boulanger.

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