Après l’effondrement vient le pire…

février 12, 2011 on 11:17 | In Ca m'énerve, Coup de gueule, Economie, France, Incongruités, Insolite, International, Poil à gratter | Commentaires fermés

Le régime de Hosni Moubarak s’est effondré après trente ans de règne sans partage, exactement comme celui de Zinedine Ben Ali en Tunisie juste avant lui. La question véritablement hallucinante que se pose JusMurmurandi est celle-ci: pourquoi maintenant, pas il y a dix jours, dix semaines, dix mois ou dix ans? Si après tout c’était à portée de manifestants de renverser ces régimes, pourquoi ont-ils attendu? Était-ce que ces régimes n’étaient pas si honnis que cela? La réponse serait plutôt qu’ils ne savaient pas que cela pouvait être fait si « facilement ». Il reste deux espoirs: que les régimes qui leur succèdent ne soient pas pires, comme ce fut le cas en Iran en 1979, et que le mouvement s’étende aux autres régimes autoritaires et corrompus du monde arabe. On ne doit pas très bien dormir ces temps-ci dans certains palais de Damas, d’Amman, d’Alger ou de Rabat…

Nokia était l’une des entreprises les plus admirées au monde. Largement plus de 30% du marché mondial des téléphones mobiles, face à des concurrents toujours plus désarmés, réduits à se réjouir quand une année de profits venait interrompre une série d’années en pertes. Mais Nokia a raté le virage des smartphones, que ce soit avec des logiciens propriétaires, comme Apple, ou ouverts comme Android. Et, du coup, part de marché et profits d’effondrent. A tel point que le nouveau patron, Stephen Elop, débauché de chez Microsoft, a écrit à ses troupes que Nokia vivait sur une plate-forme en feu. Il tire les conclusions de son analyse en liquidant la plateforme logicielle Nokia, nommée Symbian, et en s’alliant avec son ancienne société, Microsoft, autour de son logiciel Windows Phone. Mais les produits ne sortiront que dans deux ans. Deux ans de licenciements massifs. Et deux ans, dans ce métier, c’est une éternité. Le risque chez Nokia, comme en Tunisie ou en Égypte, c’est que dans deux ans, en tant qu’allié de Microsoft, qui n’a jamais réussi dans les téléphones mobiles, ce ne soit encore bien pire qu’aujourd’hui…

Florence Cassez vient de voir sa condamnation à 60 ans de prison rendue définitive par la Cour de Cassation mexicaine. Elle est effondrée, car elle espérait que la mobilisation des plus hautes instances françaises suffirait à faire comprendre à l’État mexicain qu’il serait une bonne idée de la remettre, d’une façon ou d’une autre, en liberté. C’est l’occasion pour MAM qui, pour un ministre des Affaires Étrangères, est étrangement peu diplomate, de quasiment déclarer la guerre aux Mexique, appuyée par la famille de Florence Cassez, pour qui il faut supprimer l’année du Mexique en France. JusMurmurandi est stupéfait que le Mexique, qui est une démocratie, soit traité en république bananière par la même MAM qui proposait d’aider au maintien de l’ordre en Tunisie. Que Florence Cassez soit en prison est triste. Que la procédure contre elle soit viciée de toutes sortes de manières, est très triste. Mais les faits sont là: elle vivait avec un compagnon qui dirigeait un réseau d’enlèvements, une industrie qui gangrène tout le Mexique, lequel est un État souverain, qu’on aime ses décisions de justice ou non. Et, à trop crier que c’est un scandale, Michèle Alliot-Marie comme Florence Cassez risquent la même chose que Nokia, l’Egypte et la Tunisie: que ce soit bien pire après…

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