Les Jeux qu’on peut…

février 13, 2011 on 3:24 | In Best of, Ca m'énerve, Coup de gueule, France, Incongruités, Insolite, Poil à gratter | Commentaires fermés

Bertrand Delanoë a gagné: la Fédération Française de Tennis a décidé que le tournoi de Roland Garros resterait à Paris. Les villes de Gonesse, Versailles et Marne la Vallée ont perdu leur temps et leur argent, dans des candidatures qui ne pouvaient pas aboutir…à autre chose qu’à « obliger  » la Ville de Paris à faire de nouveau sacrifices pour se montrer « obligeante » avec la FFT.

Il faut dire que Bertrand Delanoë avait un avantage majeur sur ses concurrents: il avait déjà perdu les Jeux Olympiques. Ceux que la France voulait accueillir, pour la première fois depuis 1928. La France avait, de surcroit, le meilleur dossier, et espérait bien gagner. BD comptait sur ce grand succès pour fonder sa candidature à la Présidentielle de 2007. Au lieu de quoi, les Jeux iront à Londres, et Bertrand a vu Ségolène se faire étriller par Sarkozy.

Mais, comme il est intelligent, il a compris la leçon. Et, cette fois-ci, il avait, sur papier, le plus mauvais dossier, mais il a gagné. Car, si l’on s’en tient aux faits, les trois villes concurrentes proposaient des sites tout nouveaux et faits exprès, dont la FFT serait propriétaire, et dont la beaucoup plus grande taille aurait permis de faire beaucoup plus de choses que le site de Porte d’Auteuil: des jeux en nocturne, des concerts, etc… De plus, la candidature de Paris est gravement handicapée par l’opposition des riverains, et de tous ceux que choque la destruction, au profit d’un tournoi de deux semaines par an, et dont on ne peut pas dire qu’il soit fréquenté par un public « populaire », d’une serre chaude pleine de plantes rares, d’espaces verts publics du Bois de Boulogne et d’un terrain de sport à usage public et jeune.

On peut comprendre les riverains, qui ont déjà les nuisances des spectateurs du Parc des Princes, et auront bientôt, en plus, ceux de Jean-Bouin, agrandi grâce à la bienveillance de la Ville de Paris.

On peut comprendre aussi Bertrand Delanoë. Il savait très bien que la FFT préférait largement rester à Paris, et avoir ses bureaux à Auteuil plutôt qu’à Gonnesse ou à Marne-la-Vallée. Mais les candidatures « rivales » ont eu pour avantage de « permettre » au Maire de Paris de justifier des concessions qu’il ne veut pas avoir l’air de faire de bon cœur, alliés Verts et électeurs oblige. Sauf que ceux-ci, les maires des villes perdantes, les alliés Verts piétinés comme de vulgaires plantes rares de serres chaudes d’Auteuil, et les riverains, les parents d’élèves privés de terrains de sport, les promeneurs privés d’espaces verts, paient finalement l’addition pour solder le désastre olympique de Bertrand Delanoë.

Il n’a pas eu les Jeux Olympiques, qui eussent marqué l’histoire sportive, il a eu le prolongement de Roland Garros, et le saccage de l’environnement. On a les Jeux qu’on peut…
Bertrand Delanoë

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